Guillaume Peltier : « La dette Covid est une dette de guerre »

Guillaume Peltier, le numéro deux des Républicains, estime que les emprunts liés à la crise sanitaire ne doivent pas peser sur les comptes publics nationaux.
Guillaume Peltier, vice-président délégué de LR, appelle Emmanuel Macron à des « Etats généraux du travail » pour répondre aux « répliques économiques et sociales » de la crise sanitaire. Il propose également de rembourser la dette Covid-19 « à très longue échéance ».
Finalement, le gouvernement a décidé de ne pas reconfiner. Est-ce une bonne chose ?
Il faut tout faire, bien sûr, pour éviter un nouveau confinement. Pour ce faire, il faut réussir la stratégie de vaccination. Or, on en est loin. Et l’échec de cette stratégie va conduire à des mois plus douloureux encore.
C’est-à-dire ?
Les répliques économiques et sociales de la crise sanitaire vont être vertigineuses. Changeons radicalement le modèle français. Notre génération subit le bilan des 40 dernières années : 2700 milliards d’euros de dette, 1000 milliards d’euros d’impôts par an, 10 millions de pauvres… C’est pourquoi j’acte le décès du mondialisme financier et du socialisme qui ont gravement échoué. Nous devons, désormais, faire du travail, et de sa récompense, la valeur cardinale du redressement. Produire sans redistribuer, c’est injuste et redistribuer sans produire, c’est irresponsable. Faisons de cette crise une opportunité, en créant les conditions des 30 Glorieuses du XXIe siècle à travers un New Deal du travail. Je demande donc à Emmanuel Macron d’organiser, d’ici l’été, « les États généraux du travail » avec toutes les forces vives de la nation.
Que proposez-vous ?
La prise en charge par l’Etat des six premiers mois de salaire d’un jeune de moins de 25 ans embauché en CDI puis la suppression des charges pendant deux ans. Pour libérer les entreprises du socialisme, nous proposons, avec Christian Jacob et les Républicains, qu’elles puissent augmenter le temps de travail entre 35 et 40 heures par référendum d’entreprise. Il faut aussi imposer un code du travail de 100 pages maximum, créer une TVA à 0 % pour tous nos restaurateurs et nos hôteliers ou encore transformer les prêts garantis par l’Etat en fonds propres. Il faut enfin un dispositif « zéro charge » pour toute embauche en CDI d’un chômeur.
La dette se creuse. Pensez-vous qu’il soit possible de la rembourser un jour ?
La dette, c’est comme le cholestérol : il y a la bonne et la mauvaise. La dette Covid n’est pas une dette comme une autre : c’est une dette de guerre. Elle n’est pas financée par les marchés, mais par la Banque centrale européenne (BCE). Ce qui serait audacieux, comme le disent François Baroin ou Alain Minc, serait d’isoler la dette Covid qui pèse sur nos comptes publics afin qu’elle devienne une dette perpétuelle ou une dette à échéance de 100 ans. Cette dette européenne centenaire aurait trois avantages : alléger la charge de remboursement qui va peser sur notre jeunesse, endiguer la pauvreté et financer la relance par la consommation et les investissements publics.
N’est-ce pas une conversion de la droite à « l’argent magique » ?
Pas du tout. C’est très sérieux, les Américains et les Britanniques le font. Mais l’Europe fut empêchée par les règles orthodoxes du traité de Maastricht. Le remboursement de cet emprunt à très longue échéance se ferait par une taxe carbone aux frontières extérieures de l’UE à laquelle la majorité des Français et des partis sont favorables.
Votre idée ne risque-t-elle pas de rendre frileux les prêteurs ?
Non, dès lors que l’on précise bien qu’il y a deux dettes : la dette Covid centenaire et la dette nationale. Pour cette dernière, et en contrepartie de l’effort européen, je propose à la fois une règle d’or budgétaire, selon laquelle la France s’engage à présenter à l’horizon 2030 des comptes publics en équilibre, et une règle d’or anti-gaspillage selon laquelle l’Etat s’engage à lutter contre les fraudes fiscales et sociales qui représentent 100 milliards d’euros chaque année, mais aussi en conditionnant l’accès des aides sociales aux étrangers à cinq années de travail.
Vous citez François Baroin ou Alain Minc. Vous ne citez plus Arnaud Montebourg ?
Je récuse la pensée unique et le politiquement correct qui m’interdiraient de regarder avec attention ce qu’il se passe ailleurs. Il n’a jamais été question de faire un programme commun avec des personnalités socialistes. Je combats le socialisme depuis toujours mais quand des personnalités évoquent le patriotisme économique ou la souveraineté de la France, je ne peux pas ne pas dire que c’est intéressant.
>> Lire l’interview sur LeParisien.fr
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Source: Actualités LR

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