Atomisation de la Marne autour de la « grosse poubelle » de Bure

Laure Manesse et Gabriel Amard, candidat·e·s aux élections européennes, se sont rendu·e·s sur le site de Bure le jeudi 18 avril pour rencontrer les collectifs et les citoyen·ne·s opposé·e·s au projet d’enfouissement des déchets nucléaires. Pour rappel, Bure est le site du projet d’enfouissement des déchets nucléaires de l’ANDRA (agence nationale de gestion de déchets radioactifs) dans le cadre du projet Cigéo. Ce projet est fortement promu par l’État et La France insoumise s’y est opposée fermement. Des délégations se sont rendues sur place à plusieurs reprises pour soutenir les opposant·e·s.Michel Labat, ancien élu, habitant de Mandres en Barrois qui est de tous les recours contre le projet d’enfouissement mais aussi Jean-Pierre Simon, un agriculteur condamné à deux mois de sursis en 2016 pour avoir prêté sa bétaillère aux opposant·e·s en 2016 et Jacques Leray, ancien maire, est membre du CEDRA, l’une des associations en pointe de l’opposition ont accueilli les candidat·e·s.Ils et elles ont présenté à Laure Manesse et Gabriel Amard l’état des lieux du projet d’enfouissement des déchets nucléaires et de la lutte. La Commission nationale du débat public ouvre un débat sur la gestion des matières et déchets nucléaires dans toute la France. C’est très officiel et personne n’en attend grand-chose. Mais cela prouve que les lignes bougent. Cependant beaucoup sont méfiants. Certaines associations iront, mais nombreuses sont celles qui n’iront pas. « Ici, le dialogue, c’est à coups de matraque », rappelle l’un des accompagnateurs. Le souvenir des perquisitions, des enquêtes, des violences, de l’opération militaire dans le bois Lejuc est encore vif.

La « carte de l’atomisation »

Mais ce n’est pas tout, les militant·e·s montrent la « carte de l’atomisation » (voir ci-contre) de Bure. Dans toute la zone, un véritable pôle de l’économie du nucléaire est en train de se constituer, à coups d’aides économiques d’État. Ici il y a l’ANDRA, mais bientôt à Joinville, il y aura la blanchisserie industrielle Unitech, qui nettoiera les habits des travailleur·se·s, des centrales nucléaires exposés à la radioactivité et bien d’autres entreprises du nucléaire encore. 

Qu’on pense aux autres secteurs économiques : dans un tel environnement, quel avenir pour les agriculteur·rice·s, pour les vigneron·ne·s, pour les éleveur·se·s laitier·e·s ? Toute la zone vivra avec la radioactivité pour seul horizon !Les militant·e·s se rendent ensuite au bois Lejuc. C’est le site choisi par l’ANDRA pour l’enfouissement des déchets nucléaires. Un lieu hautement symbolique. Bure et le bois Lejuc ne sont pas des territoires comme les autres. 

Ce sont des lieux protégés par l’État. Dès qu’il s’agit de nucléaire, l’armée n’est jamais loin, car la France en a fait sa source d’électricité principale. Les sites nucléaires sont donc hautement stratégiques et du domaine réservé de l’État. On le fait très clairement savoir aux militant·e·s et aux candidat·e·s. Un escadron surarmé de la gendarmerie les accueille et un autre vient en renfort. Contrôles d’identité et questions, mitraillettes bien en évidence. Un gradé présente l’ordonnance sur requête de la Cour d’appel interdisant toute pénétration dans le bois Lejuc. 

Site du bois Lejuc

La gendarmerie les laisse avancer sur le chemin en restant tout près. On expose à Laure Manesse et Gabriel Amard l’histoire du bois Lejuc. C’est ici que l’ANDRA a prévu de creuser les trous et les galeries pour y mettre les déchets nucléaires. Les collectifs occupaient le bois. Une ZAD s’était constituée. Les femmes et les hommes qui l’occupaient ont été expulsés violemment.Dernier crochet par le site de la future blanchisserie industrielle Unitech. On apprend que le panneau d’annonce des travaux vient d’être posé alors que l’autorisation a été donnée le 16 avril…2018. Il y a donc un an. Rien n’indique que la future blanchisserie lavera des vêtements qui ont été en contact avec la radioactivité. La Marne est à quelques encablures de là. Une question est sur toutes les lèvres : où l’eau utilisée sera-t-elle rejetée ? Il semble que ce soit dans la Marne, après traitement. L’inquiétude est à son comble !Bure est non seulement le lieu du stockage de l’enfouissement des déchets nucléaires, mais la zone va devenir le haut lieu en France de l’industrie nucléaire. L’atomisation de la région est en cours.

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Source: Actualités La France insoumise

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