Le défi européen de l’Insoumise Catherine Aubry

Article de Var-matin (Fréjus / Saint-Raphaël) en date du 3 novembre 2018. Propos recueillis par Thomas Huet.
Politique : Candidate aux législatives en 2017, elle portera les couleurs de La France insoumise pour les Européennes du 26 mai 2019. Avec l’attention toujours portée vers la politique locale
«Moi, je ne peux pas travailler avec des gens qui mettent l’Aquarius au large de Marseille», assure Catherine Aubry, candidate LFI aux élections européennes.
Adhérente au Parti de gauche et ‘‘Insoumise’’, Catherine Aubry n’est pas restée les bras croisés après sa première expérience électorale, en 2017 pour les législatives. Sur le terrain, à l’échelon local, et de plus en plus impliquée dans le mouvement de Jean-Luc Mélenchon au niveau national, elle figurera sur la liste de La France insoumise (LFI) pour les Européennes de 2019. Contexte politique local, Europe, le « bouillant » Mélenchon : l’ancienne journaliste s’exprime sans ambages.
Quels ont été vos actions et votre parcours politique depuis les élections législatives ? On a continué à militer avec notre groupe d’action de la France insoumise sur la circonscription, que je coanime avec mon camarade Jean-Claude Macé. On a fait une belle campagne pour les législatives, assez vigoureuse. À nous seuls, pour un parti tout nouveau, on réalise le score de tous les partis de la gauche réunis. Je ne me glorifie pas d’avoir écrasé le PS : c’est triste quand un parti disparaît. Ça nous a permis de rembourser notre campagne, ce qui n’est pas négligeable. Clairement, on représente une relève à gauche. Notre mouvement est ouvert et accueille des personnes de tous horizons et de tous les âges. Ce qui créé des débats en interne toujours enrichissants. Après les législatives, on a continué à mener des actions et à militer sur des thèmes comme l’éradication de la pauvreté, l’évasion fiscale ou le nucléaire. Ça a intéressé les habitants. Nous allons désormais réattaquer le porte-à-porte qu’on a beaucoup pratiqué lors des législatives et qui s’est avéré très payant. On a vraiment accroché les gens, surtout dans les quartiers populaires.
Et en dehors de ces actions ? On a énormément suivi la politique locale, car les municipales ne sont pas très loin. Nous sommes quelques-uns à aller aux conseils municipaux de Fréjus, puis on se réunit une fois par mois pour en parler. On s’est aussi beaucoup investi pour l’histoire de l’urbanisation de la Base nature : on s’est notamment rapproché et on a mené des actions avec l’association de défense des intérêts de Fréjus plage; à titre personnel, je me suis inscrite comme requéreur individuelle au tribunal administratif; j’ai initié une pétition… On fait les marchés de Fréjus régulièrement et celui de Saint-Raphaël de temps en temps, on a beaucoup milité sur le terrain pour les cheminots, les retraités… Alors, quand j’entends dire qu’on ne fait rien et que l’on sort juste pour les élections… Nos détracteurs n’ont qu’à venir à la Base, au tribunal etc. Quand on milite, on ne rencontre personne… à part le FN qui affiche. Nous, on veut faire un travail de fond, reconstruire un mouvement démocratique dans les deux villes.
En parlant de politique locale : que compte faire la France insoumise, et vous par la même occasion, pour les élections municipales ? Avant cela, il y a les Européennes. Je pense que la politique nationale et européenne est toujours reliée à la politique locale. Par exemple, on ne peut pas défendre la non-privatisation de certains services au niveau national et pas au niveau local. Une élection municipale repose sur une philosophie, une façon de concevoir la société qui est nationale. On va donc d’abord commencer par cette bataille européenne, dont la campagne s’ouvre officiellement le 1er novembre. Une fois que nos idées seront bien développées sur l’Europe, on enchaînera sur les municipales, mais ça ne constitue pas notre priorité, même si on commence à y réfléchir. On n’a pas défini toutes nos thématiques. Il y a une chose, en tout cas, que je trouve un peu simpliste, c’est le ‘‘ tout contre le FN ’’. Ça ne mène pas à grand chose de partir de ce principe. Certes, c’est l’adversaire numéro un qu’il faut combattre dans l’agglomération, mais nous à LFI, je ne sais pas si on est prêt à s’allier avec la République en marche, par exemple. Combattre le FN, oui, mais avec des gens dont on partage les mêmes valeurs…
Admettons que la France Insoumise soit, à Fréjus, au second tour des municipales avec le FN et la République en marche, mieux placée que vous : vous maintiendriez votre candidature ? On n’a pas encore réfléchi en ces termes, on verra. Je me méfie des stratégies un peu simplistes. Dire ‘‘ on s’en va et on appelle à voter la RM, ça fera battre le FN ’’, je n’en suis pas convaincue. On peut aussi décider de rester pour être présents dans l’opposition. Entrer dans une politique locale, c’est important. Il n’y a plus d’opposition à Fréjus, plus une voix portée par la gauche. Et la RM, parfois, n’a-t-elle pas un programme très à droite ? Moi je ne peux pas travailler avec des gens qui mettent l’Aquarius au large de Marseille. Je ne pourrais m’allier qu’avec des gens dont je partage des valeurs claires sur l’immigration, le bio, la nature, l’environnement…
Votre réaction, en tant qu’ancienne journaliste, sur l’épisode des perquisitions chez les Insoumis et l’attitude de Jean-Luc Mélenchon vis-à-vis des médias ? J’ai été journaliste pendant 20 ans et je connais très bien la presse. Il est évident qu’il y a des pressions. Après, je comprends très bien que des journalistes se défendent du mieux possible et invoquent la liberté la presse. Mélenchon, ce n’est pas un ami proche, mais je le connais : c’est quelqu’un du Sud, bouillant. Sur les perquisitions, ce sont les mêmes images qui ont tourné en boucle. Personne ne s’est penché sur le fond. Pour moi, l’enquête n’a pas été menée de manière équilibrée. Mais ce n’est pas une affaire qui nous a démontés.
Ça ne vous choque donc pas qu’un homme politique demande à « pourrir un journaliste » ? Je n’ai pas été spécialement choquée, mais ça a suscité quelques débats et interrogations chez les Insoumis de-ci de-là. Cela dit, ces militants-là, même critiques, disent qu’ils conservent leur foi dans l’action de la France insoumise, quoi qu’il en soit, et qu’ils défendront ce programme.
Combattre le FN, oui, mais avec des gens dont on partage les valeurs ”
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Source: Actualités La France insoumise

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