Valérie Pécresse : « La campagne de Macron, c’est débauchages et pâle copie »

La candidate de la droite et du centre fustige le refus du président sortant de débattre avec les autres candidats, et l’accuse de copier son projet présidentiel.
Vous publiez jeudi 17 mars un livre « Le temps est venu ». À moins d’un mois de l’élection, les sondages vous donnent loin du second tour, le temps est venu de convaincre plus de Français. Comment comptez-vous faire ?
Je souhaite qu’il y ait un débat démocratique, et je ne me dérobe pas, à la différence de Marine Le Pen ou d’Emmanuel Macron ! C’est irrespectueux pour les Français. Ils ont le droit qu’on pose les vraies questions dans cette campagne. La guerre en Ukraine n’efface pas les problèmes de la France et les difficultés des Français. Elle les aggrave, elle les met en évidence, comme la question de la souveraineté énergétique, militaire ou agricole. Je souhaite qu’on puisse tirer un vrai bilan du quinquennat d’Emmanuel Macron. Si le débat démocratique est escamoté, si cette élection c’est « circulez y a rien à voir », je pense qu’il y aura une frustration chez les Français et que c’est démocratiquement très dangereux.
Emmanuel Macron a peur du débat ?
Visiblement, il le redoute. Il dit : « Je veux un débat permanent », mais avec qui ? Il a organisé un grand débat après les Gilets jaunes, il en a tiré quelles conséquences ? Aucune. Le référendum sur Notre-Dame-des-Landes ? Il a méprisé le résultat des urnes. La Convention citoyenne sur le climat ? Il n’a pas tenu compte de leurs propositions ! Emmanuel Macron ne veut pas débattre, il veut qu’on l’écoute. Et ça, ce n’est pas la démocratie. Aujourd’hui, sa campagne, c’est débauchages et pâle copie.
Pâle copie de qui ?
Une pâle copie de mon projet : sur la réforme des retraites, sur le nucléaire, sur le RSA. C’est un président-candidat illusionniste qui est un homme de centre-gauche et qui essaie de se travestir en candidat de droite parce qu’il sait que c’est ce qu’attendent les Français. Il promet aujourd’hui le contraire de ce qu’il a fait ces cinq dernières années. Qui peut le croire ?
Vous revendiquez être la candidate de la droite et du centre. Pour vous, Emmanuel Macron est de gauche ?
Il n’est pas de droite ! Il est « en même temps », il est immobile, ça dépend des jours. On ne peut pas voter pour un candidat qui est contre le nucléaire et qui, le lendemain, est pour. Qui est pour la sécurité et qui, le lendemain, assure qu’il y a des violences policières. Qu’est-ce qui vous garantit qu’il fera ce qu’il n’a pas fait depuis cinq ans ? Quelle confiance peut-on lui faire ? Il n’est pas de droite sur l’immigration, la protection des frontières. Il est toujours dans la culture de l’excuse sur la sécurité.
Gérald Darmanin a évoqué la possibilité d’accorder son autonomie à la Corse. Qu’en pensez-vous ?
Emmanuel Macron paye son mépris pour les territoires et cède encore une fois à la rue. La décentralisation ne se fait pas sous la menace.
Comprenez-vous la réticence que pourraient avoir les Français de ne pas changer de capitaine en pleine tempête ?
Sur les questions étrangères, il peut y avoir un vrai passage de témoin. Je suis soutenue par le Parti populaire européen (droite européenne) qui dirige plusieurs grands pays et je saurai nouer des alliances. Peut-on changer de président de la République en avril ? La réponse est oui.
Dans la crise ukrainienne, qu’auriez-vous fait de différent d’Emmanuel Macron ?
Cette guerre nous oblige à une immense responsabilité et à ne pas critiquer de manière politicienne. Mais je m’interroge sur la réaction d’Emmanuel Macron qui, je pense, a été trop tardive et trop solitaire. Il est parti à Moscou tout seul. J’aurais emmené avec moi les représentants de l’UE et le chancelier allemand pour montrer la détermination d’une Europe inflexible.
Quelle est la mesure, si vous ne deviez qu’en citer une, la plus importante de votre programme ?
Je propose 10 % de hausse des salaires nets dans le quinquennat. Nous commençons par 3 % dès cet été en baissant d’un tiers les cotisations retraite. C’est du pouvoir d’achat durable, cela représente 500 euros de plus gagnés par an pour un salaire de 1 400 euros net. Mon projet c’est un véritable bouquet de pouvoir d’achat pour les Français.
Si échec il y a, la droite peut-elle se relever d’un troisième échec consécutif à la présidentielle ?
Rien n’est joué. J’ai la conviction que les solutions de la droite sont les bonnes pour les Français.
Avez-vous fait le deuil du soutien de Nicolas Sarkozy dans cette campagne ?
J’ai été fière d’être sa ministre et j’ai beaucoup appris à ses côtés. Aujourd’hui, je trace ma route.
Sur un plan plus personnel, comment vivez-vous cette campagne dure pour vous ?
Nicolas Sarkozy avait lui-même dit que, pour être président de la République, il ne faut plus avoir une seule partie du corps sans cicatrice. Là, je crois que je n’en suis vraiment pas loin !
>> Lire l’interview sur LeParisien.fr
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Source: Actualités LR

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