Damien Abad : « L’écologie doit être une priorité pour la droite »

Damien Abad, président du groupe les Républicains à l’Assemblée nationale et député de l’Ain, appelle son camp à incarner un « écomodernisme » et avance ses propositions. Pour le président du groupe LR à l’Assemblée nationale, « la droite ne peut pas rester à côté du débat » sur l’environnement.
La droite peut-elle être écologiste ?
Elle l’a déjà été : c’est elle qui a créé le ministère de l’Environnement, qui a lancé le Grenelle de l’environnement, et qui a intégré la charte de l’environnement dans la constitution. Elle l’est encore, au travers de l’action de ses élus locaux. Et elle peut l’être à nouveau au niveau national. La France ne peut pas être le seul pays d’Europe où l’écologie serait réservée à un parti de gauche. Nous devons assumer le débat sur le sujet et permettre une confrontation de visions différentes. Face à ceux qui défendent une écologie punitive et moralisatrice tournée vers la taxation et le malus, nous devons incarner un « écomodernisme » : une écologie tournée vers l’innovation, le bonus, l’incitation et l’économie circulaire. Face aux décroissants, nous voulons incarner la croissance pour tous, y compris pour la planète.
Concrètement, à quoi ressemble une écologie de droite ?
C’est une écologie au service du pouvoir d’achat des Français. La droite doit être populaire et sociale et cela passe à mes yeux par le champ de l’environnement. Lutter contre les passoires thermiques, par exemple, permettrait de diviser par dix la facture de chauffage des Français concernés. C’est pour cela que je souhaite une obligation pour les bâtiments publics de rénover toutes leurs passoires thermiques d’ici à 2035. Mais pour faire la différence, il faudrait atteindre 500 000 rénovations de logements par an. Pour y parvenir, nous devons permettre aux classes moyennes d’accéder aux aides à la rénovation, telles que la prime Rénov. Je propose de désocialiser et de déplafonner ces aides. Le critère d’accès ne doit plus être le niveau de revenu, mais uniquement le gain écologique. Non seulement l’écologie ne doit pas se faire contre le pouvoir d’achat des Français, comme cela a été le cas avec la taxe carbone, mais elle peut lui être favorable.
Comment ?
Deux exemples concrets : en France, un litre d’eau sur cinq est gaspillé. Cela représente 85 euros par an sur la facture d’eau d’un ménage de quatre personnes. En investissant dans les infrastructures, on peut non seulement économiser l’équivalent de 400 000 piscines olympiques par an, mais aussi faire gagner de l’argent aux Français. Pour encourager les mobilités propres, et en particulier le train, je propose aussi de baisser de 10 à 5,5% la TVA sur les billets de train et les transports en commun
Quid des entreprises ?
Je propose d’appliquer un bonus-malus vert à l’impôt sur les sociétés (IS). L’entreprise qui fait des efforts en matière environnementale et qui atteint ses objectifs verrait son taux d’IS baisser jusqu’à 5 points. Les entreprises qui refuseraient d’atteindre des objectifs raisonnables subiraient un malus. Pour tenir les objectifs de l’accord de Paris, l’arrêt de la vente des véhicules thermiques neufs doit par ailleurs intervenir dès 2035, et non 2040, en contrepartie d’un accompagnement de la filière. Enfin, je souhaite l’instauration d’une règle d’or verte : l’intégralité des recettes de la fiscalité écologique doit être investie dans l’environnement.
Voterez-vous le projet de loi climat ?
Nous ne le voterons pas, parce que nous ne croyons pas que la protection de l’environnement passera par la hausse des impôts ou par les tribunaux. Nous ne croyons pas non plus à l’idéologie de la décroissance, de la démondialisation, de la déconsommation. Au lieu d’empêcher les Français de prendre l’avion, nous voulons miser sur les transports propres. C’est notre grande différence.
Vous défendez l’écologie mais ne votez pas les textes en sa faveur : les écologistes diraient que vous faites du « greenwashing »…
Nous ne sommes pas dans l’immobilisme branché de LREM, ni dans le dogmatisme de la gauche. Les députés LR vont proposer dans les jours qui viennent un socle d’une soixantaine de propositions. Il y a un élan collectif au sein du groupe et de la droite pour avancer sur ces sujets. Nous sommes prêts à assumer un certain nombre de décisions, mais pas contre les gens. Trop longtemps nous avons oublié le terme « transition » dans la transition écologique.
Vos électeurs ne vous attendent-ils pas plutôt sur les sujets régaliens ?
L’un n’empêche pas l’autre. Ce serait une erreur pour la droite de ne pas estimer à sa juste valeur le sujet de l’environnement. Cela doit être une priorité politique, à un moment où se crée une conscience écologique, notamment dans les jeunes générations. Protéger la planète, c’est aussi protéger les Français. La droite ne peut pas rester à côté de ce débat.
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Source: Actualités LR

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