Annie Genevard : « Il faut un sursaut contre les séparatistes »

Pour la députée lR, clarifier la Constitution consoliderait le projet de loi voulu par Emmanuel Macron.
Comment comptez-vous défendre la proposition de loi constitutionnelle sur la prééminence des règles de la République ?
En soulignant la gravité de l’enjeu. Chacun observe un essor des revendications religieuses et identitaires, une pression de plus en plus grande de l’emprise islamique dans notre pays. Notre appareil légal ne suffit pas à enrayer ce phénomène communautariste qui se développe de tous côtés: culte, entreprises, services publics, associations, Éducation nationale, sport… Des groupes religieux de plus en plus actifs veulent imposer à la société française des obligations qui contreviennent à nos principes républicains et à l’unité du peuple français. Il faut un sursaut contre les séparatistes. Nous nommons cela « communautarisme », le président de la République parle de « séparatisme » mais quels que soient les mots, nous jugeons nécessaire de modifier la Constitution pour affirmer clairement un principe simple, via le premier article suivant: « Nul individu ou nul groupe ne peut se prévaloir de son origine ou de sa religion pour s’exonérer du respect de la règle commune ».
Pourquoi jugez-vous nécessaire de toucher à la Constitution ?
La Constitution peut être révisée sous l’effet des évolutions de notre société. Le phénomène communautariste est suffisamment grave et les dangers sont suffisamment avérés pour justifier une clarification en lui donnant toute la solennité possible. Nous insistons sur la portée symbolique de cette modification car nous considérons qu’elle peut constituer un socle, la référence puissante d’un arsenal législatif auquel elle garantira une plus grande efficacité. La dimension politique de cette démarche est également importante dans la mesure où nous intervenons sur la loi fondamentale de notre République française indivisible. D’ailleurs, certains constitutionnalistes jugent très intéressant le caractère englobant d’une rédaction rappelant tout simplement ce que nous sommes.
Le premier article de la Constitution de 1958 évoque déjà la laïcité. N’est-ce pas suffisant ?
Chacun constate que cette laïcité est régulièrement questionnée, interrogée et contestée. Dans un deuxième article, nous introduisons également le principe de laïcité pour les groupes politiques. Aux européennes, certains partis identitaires ont réalisé des scores à deux chiffres. Ce fut le cas pour le parti UDMF (Union des démocrates musulmans français), crédité de 16,74 % des suffrages dans le quartier du Val Fourré, à Mantes-la-Jolie (Yvelines). Pour contrer l’emprise politique de certains mouvements, nous proposons de modifier l’article 4 de la Constitution en ajoutant le principe de « laïcité » à ceux de « souveraineté nationale » et de « démocratie ».
Que pensez-vous des objections du garde des Sceaux ?
Compte tenu de la nature constitutionnelle de notre texte, nous espérons vivement qu’Éric Dupond-Moretti sera au banc pour nous répondre. Son absence serait pour nous incompréhensible. Concernant l’argumentaire déployé par le ministre de la Justice contre notre proposition, il ne nous semble pas irrévocable. Selon lui, ce qui existe dans le droit est suffisant. Mais si cela était vrai, nous n’en serions pas où nous en sommes! On ne compterait pas une multiplication d’incidents en milieu scolaire, 50% de professeurs se sentant entravés dans l’exercice de leur mission en ZEP, des chefs d’entreprise renonçant à des actions judiciaires par crainte de les perdre, des clubs de sport forcés de tolérer l’absence de mixité et des prières avant les matchs…
Quelle est l’utilité de votre démarche si un texte visant à « conforter la laïcité et les principes républicains » arrive en Conseil des ministres le 9 décembre ?
Les deux démarches sont parfaitement complémentaires. Je n’ignore pas que si notre texte constitutionnel était adopté conforme par les deux Assemblées, il serait subordonné à une approbation par référendum. Ce sursaut national serait un facteur de mobilisation et d’unité, attendu d’ailleurs par les musulmans eux-mêmes. De son côté, le projet de loi du gouvernement cible des objectifs et des applications précises mais toutes les mesures annoncées doivent absolument s’abriter sous le chapeau de la Constitution. Emmanuel Macron appelle à l’unité face aux pressions communautaristes et nous lui répondons que notre proposition est l’occasion de conforter cette unité en consolidant son projet de loi. Ce serait un acte politique fort. Si pour mener une lutte résolue contre le communautarisme, le président de la République ne puisait pas ses appuis dans les forces vives du pays, où irait-il les chercher ?
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Source: Actualités LR

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