Pour bloquer Macron, le battre aux élections !

Enfin ! Nous voilà
débarrassés ! Finies les interminables séances du « grand blabla
national » avec un président en bras de chemise, satisfait et pérorant
pendant des heures devant un public captif d’élus, d’adolescents ou
d’intellectuels à moitié endormis. Les chaînes d’information continueront leurs
micro-explications et analyses psychologiques à perte de vue, certes…

Mais à présent, nous savons à
quoi nous en tenir. Emmanuel Macron a confirmé qu’il ne changerait rien. Il
veut même faire plus, plus vote, plus fort… Les mêmes causes produisent les
mêmes effets. Il n’y a aucune raison pour que cette politique menée au bénéfice
exclusif des riches et si impopulaire parmi les Français·es puisse susciter
l’adhésion.

Dans le catalogue tout à fait
décousu des mesures annoncées, j’en relève quelques-unes particulièrement
inquiétantes : une énième « réforme des retraites » ; la
nouvelle étape de la décentralisation ; la réforme constitutionnelle.

Le détail de chacune n’est pas
connu mais la description qui est faite suffit à se faire une idée de la
catastrophe.

Macron veut détruire notre système de retraite

Pour la réforme des retraites,
Emmanuel Macron a confirmé certains points : il veut « allonger la
durée de cotisation ». C’est le point central à retenir. Par-delà toutes
les sophistications et toutes les tentatives d’enfumage, il faudra travailler
plus longtemps. Pour une fois, il a dit les choses sans détour. C’est
d’ailleurs tout à fait cohérent avec la proposition de son parti de faire
perdre encore une journée de salaire à tous, en supprimant un jour férié.

Il a aussi confirmé vouloir remplacer
la retraite par répartition actuelle, à une retraite par points. Rappelons
d’abord que presque tous les syndicats se sont prononcés contre ce type de
retraite. C’est un problème à la fois de justice et d’efficacité. La retraite
par répartition est un mécanisme d’assurance, un mécanisme de solidarité. La
cotisation est un moyen de mettre en commun les ressources permettant de verser
leurs pensions aux retraités. Ce système permet notamment de compenser les
inégalités de carrière. La retraite par points, c’est une logique toute autre,
absolument individualiste : au lieu de cotiser, vous thésaurisez. Un
nombre de points est attribué aux personnes en fonction du temps travaillé.
Autant dire que les meilleures « carrières » ont automatiquement les
meilleures retraites. Celles et ceux qui auront connu le temps partiel
contraint, le chômage et tous les avatars de la précarité seront donc
pénalisés. Par exemple, avec le système actuel, le montant moyen des retraites
perçues par les femmes représente 69 % de celles touchées par les hommes.
Une simulation de retraite par points pour les femmes nées entre 1950 et 1960
montre que leur pension équivaudrait à 58 % de celles des hommes. Dans un
système de retraite par points, il n’y a, le plus souvent, pas de minimum garanti
des pensions !

D’autant que dans un système par
points, la valeur des « points » est fluctuante. Le montant de la
pension de retraite est quasiment imprévisible. Certains régimes de complémentaires
retraites pour les cadres utilisent déjà ces systèmes de points. On peut donc
mesurer l’incertitude que ferait peser un tel système s’il était généralisé.
Entre 2006 et 2016, par exemple, à l’AGIRC la pension moyenne a baissé de 16,4 %.
Édifiant !

Macron veut démanteler l’État

Les annonces touchant une nouvelle
étape de la décentralisation sont passées un peu inaperçues mais devraient
susciter une opposition massive. Emmanuel Macron a eu beau enrober ses
intentions dans sa rhétorique habituelle et creuse sur « le
terrain », la « proximité » et la « responsabilité »,
il n’a pas pu voiler qu’il est déterminé à démembrer l’État. Trois domaines
semblent devoir passer désormais sous la compétence des collectivités : le
logement, le transport et la transition écologique. La conséquence est facile à
prévoir : une concurrence effrénée entre les collectivités et surtout des
droits à géométrie variable pour les citoyen·ne·s en fonction de leur lieu de
vie. Dans les propos d’Emmanuel macron un élément est très frappant : le
financement de ces différentes politiques publiques devra passer intégralement
entre les mains des collectivités. Ce qui signifie que l’État ne jouera pas son
rôle pour compenser les inégalités qui existent entre les différentes régions.
Il n’y aura plus de garant de l’intérêt général de la nation : il n’y a
aura qu’une somme d’intérêts locaux dont on fera semblant de croire qu’ils
forment un intérêt général.

Avec Emmanuel Macron, l’Etat n’a
plus sa place : ses prérogatives sont disséminées soit au « niveau
supérieur », l’Union européenne, soit reléguées au « niveau
inférieur », les collectivités. L’unité du pays et de son peuple est le
cadet de ses soucis.

Macron veut détruire notre démocratie

C’est dans ce contexte de
démantèlement de l’État que doit revenir la réforme des institutions. Les
annonces d’Emmanuel Macron ne sont pas plus rassurantes. Son objectif est de
transformer le Parlement en chambre d’enregistrement en réduisant le nombre de
député·e·s et limitant leur droit d’amender les projets
de loi. Il tente de noyer le poisson mais ne convainc personne. Tirer au
sort quelques personnes pour les faire plancher au sein du Conseil Économique
Social et Environnemental ne changera rien. Sans faire injure à ses membres,
personne n’ignore que le CESE est une coquille vide. Il n’influence presque
aucune décision. La précédente version de la réforme institutionnelle, arrêtée
par l’éclatement de l’affaire Benalla, prévoyait d’ailleurs la suppression de
20 % de ses membres. Comme d’habitude, Macron a joué au bonneteau en
transformant cette suppression par le tirage au sort d’un panel de citoyen·ne·s
sans pouvoir.

Pourtant, l’aspiration du peuple
est claire : la participation directe, en particulier grâce au Referendum
d’Initiative Citoyenne (RIC). Cette idée est désormais trop profondément
inscrite dans la conscience collective pour qu’elle ne finisse pas un jour par
être mise en œuvre. Toutes les manœuvres pour temporiser n’y changeront rien.
Le malaise est profond. Le peuple sent bien qu’il est tenu écarté de toutes les
décisions importantes.

Macron veut tout faire passer en douce pendant l’été et après les élections

Il faut dire enfin quelques mots
sur le calendrier du gouvernement. Il est tout bonnement délirant et
scandaleux. Les projets de loi s’accumulent et le plan du gouvernement est
clair : profiter de l’été pour agir dans le dos de la population. La
stratégie a déjà fonctionné avec les « ordonnances travail » ;
il compte sur la lassitude de l’opinion et sur l’épuisement physique des parlementaires
d’opposition pour faire ses combines.

Il compte surtout que l’élection
européenne lui aura rendu suffisamment de légitimité pour continuer ses mauvais
coups. Nous avons dit très tôt que ces élections seraient un referendum
anti-macron. C’était logique dans la mesure où son programme provient tout
droit des recommandations de la Commission européenne. Ça l’est encore plus
depuis le mouvement des gilets jaunes. En refusant de dissoudre l’Assemblée ou
mieux encore de convoquer une Assemblée constituante, Macron affirme que
l’élection présidentielle lui donne le droit de continuer à faire comme avant.
Pour prouver le contraire, il n’y a pas d’autres moyens que de voter pour
celles et ceux qui ont lutté et continueront à lutter pied à pied contre sa
politique.

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Source: Actualités La France insoumise

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