Christian Jacob : « Nous n’avons rien de commun avec Marine Le Pen »

Le président des Républicains recadre son numéro deux, Guillaume Peltier, et appelle le parti à faire bloc derrière ses candidats.
Vous n’avez pas la tâche facile en ce moment comme président des Républicains… C’est un jour, un élu, une polémique ?
La présidence d’un parti n’a jamais été de tout repos. Nous avons traversé quelques difficultés liées à la composition des listes. Nous avons eu un sujet dans le Grand Est et en Paca avec l’opération menée par Emmanuel Macron pour nous nuire. Aujourd’hui, tout ceci est derrière nous. Renaud Muselier est notre candidat et je suis clairement engagé à ses côtés. Il a un très bon bilan. J’irai dans le Var samedi pour le soutenir. Ce qui compte, désormais, c’est d’être rassemblé, partout en France, derrière nos chefs de file. Si nos candidats ne gagnent pas, ce sont nos adversaires qui l’emporteront. Si l’on se met en fragilité aux régionales, on le paiera cher à la présidentielle et aux législatives. Pour moi il n’y a qu’un mot d’ordre : faisons bloc derrière nos candidats. Il n’y a que cela qui compte : la mobilisation sur le terrain.
Certaines déclarations ont marqué les esprits. Guillaume Peltier dit « partager des convictions » avec Robert Ménard et estime que « Marine Le Pen n’est pas l’ennemie de la République ». Reprenez-vous ses propos à votre compte ?
Ses déclarations nous ont fragilisés et je ne les partage pas. Nous nous en sommes expliqués. Il n’y a pas la moindre ambiguïté sur le fait que nous n’avons rien de commun avec Marine Le Pen et le Rassemblement national, que nous avons toujours combattus, et qui, comme son père, a toujours voulu notre disparition. Tout nous oppose : son idéologie, ses propositions et ce qu’ils incarnent. Ça restera un combat sans faille. J’appelle donc au sens des responsabilités de chacun. Être responsable politique implique plus de devoirs que de droits. Un dirigeant se doit de représenter l’ensemble de sa famille politique. Il y a un devoir d’exemplarité. J’invite chacun à se concentrer sur la campagne et à jouer collectif. Gardons notre sang-froid, évitons de tomber dans les pièges que les autres nous tendent. Notre seul objectif doit être de faire gagner nos candidats. Je demande à tout le monde d’être sur cette ligne et de ne pas s’éparpiller dans les commentaires.
Guillaume Peltier peut-il rester vice-président du parti ?
C’est un sujet qui n’est pas d’actualité. Aujourd’hui, nous sommes concentrés sur la campagne. D’ici au premier tour, j’engage un tour de France avec plus d’une vingtaine de déplacements et de meetings pour soutenir nos candidats sur le terrain. Seule la droite est capable de rassembler. Si Marine Le Pen ne se déplace pas, combien de personnes ses candidats aux régionales sont capables d’attirer sur leur nom propre ou leur programme ?
Entre Renaud Muselier qui s’allie avec LREM et Guillaume Peltier qui discute avec Robert Ménard, n’y a-t-il pas besoin d’une clarification de la ligne LR ?
Je crois avoir été on ne peut plus clair. Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont deux adversaires politiques. Ils n’ont aucune expérience de la gestion d’une collectivité territoriale. Nous, nous n’avons jamais choisi la stratégie du coucou, du porte-bagage ou du strapontin. Nous y allons sur nos couleurs.
Emmanuel Macron peut répliquer qu’il a géré la France…
On voit dans quel état on est ! Emmanuel Macron est au pouvoir depuis près de dix ans à des postes différents. Les résultats en matière économique, de sécurité et d’immigration sont catastrophiques. L’ensemble des déficits explosent ; l’ensemble des violences aussi ! En trois ans, sur les homicides, on est à + 9 %, sur les tentatives d’homicide + 23 %, sur les viols + 56 %, sur les violences faites aux personnes dépositaires de l’ordre public + 21 %, sur les coups et blessures volontaires + 20 %. C’est un échec total en matière de politique régalienne. La force de la droite, c’est d’avoir une vraie équipe de France prête à gouverner.
Mais ne faut-il pas avancer le calendrier de désignation du candidat à la présidentielle ? De plus en plus d’élus attribuent les crises à répétition, à droite, au manque d’incarnation.
Je ne lâcherai pas là-dessus : le calendrier ne bougera pas. D’abord les régionales et les départementales, ensuite l’élection présidentielle. Une haie après l’autre. Et j’ai un peu de mémoire… De tout temps, les candidats à la présidentielle se choisissent en novembre, l’électorat se cristallise fin février au moment du Salon de l’agriculture. Les favoris donnés gagnants un an ou six mois avant comme Lionel Jospin, Dominique Strauss-Kahn et Alain Juppé s’en souviennent encore !
N’attendez-vous pas trop ? Que ce soit l’homme idéal ou la bonne période…
Aujourd’hui nous devons être rassemblés. Les départementales et régionales sont majeures dans la vie quotidienne des Français. Ne les enjambons pas. Nous tirerons les enseignements avant de nous préparer à l’étape d’après. Nous n’y sommes pas. S’il suffisait d’avoir un candidat à la présidentielle pour régler les choses, ça se saurait. On aurait gagné en 2012 et en 2017.
La France n’a jamais été aussi à droite depuis longtemps mais Les Républicains ne semblent pas en profiter. Comment l’expliquez-vous ?
On est effectivement la cible de toutes les attaques, celles du RN comme celles de LREM avec les mêmes armes, la démagogie et les petites combines électorales. Mais si on est aussi attaqués, c’est bien qu’on doit représenter quelque chose ! Si on était jugé mort, j’imagine qu’on ne s’intéresserait pas autant à nous… D’ailleurs les adhésions au parti augmentent considérablement. L’agressivité d’Emmanuel Macron et d’En marche ! à notre égard, c’est l’agressivité des faibles. Il n’en aurait pas besoin s’il pouvait s’appuyer sur un bilan et des réformes réussies.
Emmanuel Macron entreprend un nouveau tour de France. Vous lui reprochez souventsa déconnexion, n’est-ce pas utile qu’il aille à la rencontre des Français ?
C’est une campagne à la mode Macron sur les moyens de l’Élysée avec un public choisi, des villes bloquées, des entrées filtrées, et tout cela payé par le contribuable. On ne peut pas dire que le dernier tour de France se soit soldé par un grand succès.
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Source: Actualités LR

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