Avec "Les Rendez-vous Éco de l'UMP", le débat économique s'installe

Travail, économie, emploi

Des interventions de professionnels aiguisées, un auditoire particulièrement réactif dans le but de faire vivre le débat et de faire émerger des idées… Il n’en fallait pas plus pour que la première édition des « Rendez-vous Éco de l’UMP », mercredi soir, soit un véritable succès d’intérêt et d’affluence.Eric Woerth, député-maire de Chantilly et délégué général chargé de l’Économie et des Finances à l’UMP, plante le décor de ce nouveau rendez-vous politique : « le débat économique doit s’installer dans notre mouvement. On voit, malheureusement, ce que peut donner une mauvaise politique économique. Nous ne devons pas nous tromper. Le but de ce rendez-vous Éco est que notre formation politique soit animée au moins une fois par mois d’un certain nombre de thèmes économiques avec des personnes de la société civile, des acteurs de l’économie française qui viennent nous indiquer leurs positions et idées ».Ce rendez-vous au format court et dynamique (1h30 maxi) va permettre tout au long de l’année de faire émerger des idées, esquisser des pistes avec un regard particulièrement prospectif. Autant d’éléments qui vont nourrir le projet économique de l’UMP qui présentera sa stratégie lors d’une convention spécifique.Pour ce premier rendez-vous, l’ancien ministre du Budget et du Travail sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy avait choisi le thème du Rôle de l’État dans l’économie. « A quoi sert l’Etat ? Comment peut-il aider l’économie plutôt que de l’entraver car aujourd’hui l’État étouffe la création et les talents », interroge Eric Woerth aux différents intervenants présents.Quand on évoque l’État et l’économie, Stanislas de Bentzmann, président de Croissance Plus a cette image, celle du « jockey qui est sur le cheval et qui essaye de gagner la course. Nous, nous avons un cheval obèse », pique celui qui est également coprésident du directoire du groupe Devoteam (entreprise de service du numérique).Stanislas de Bentzmann a un regard particulièrement sévère sur notre pays « gavé, drogué à la dépense publique. On pense de la même façon depuis cinquante ans. Notre économie marche mal avec un chômage massif, une politique économique qui fait des choix rigides d’assistanat et de coût du travail qui créent le chômage massif ». Et d’inviter le personnel politique à « changer de logiciel, de revisiter les dogmes » car « les entreprises ne demandent pas des aides mais un cadre souple et léger ». Avant de lancer cet avertissement : « Ce qui marchait bien après guerre marche mal et marchera de plus en plus mal ».« Si l’État était obèse et efficace ce serait bien », remarque non sans humour Arnauld Bertrand, responsable “secteur public” France chez Ernst & Young qui considère que nous avons « encore un État riche avec plus de 30 milliards d’euros sur la formation professionnelle, 30 milliards d’euros sur les minimas sociaux, 80 milliards d’aides aux entreprises ». Ce consultant dénonce pourtant un État défaillant. Défaillant, parce qu’il a des difficultés à définir des stratégies économiques au long cours. Défaillant, parce qu’il est trop régulateur avec « cette capacité à faire des lois et cette incapacité à remettre en cause les dispositifs précédents. Aujourd’hui, poursuit-il, il existe 6 000 dispositifs d’aides aux entreprises pour 60 à 80 milliards d’euros alors que seulement 9 à 10% de ces aides sont fléchées vers les PME ». Défaillant, encore, en raison du déficit et de « dépenses publiques colossales » alors que l’argent public investi pourrait créer un environnement favorable ».Nicolas Bouzou, économiste, préférant regarder l’économie avec des jumelles plutôt que par le rétroviseur considère que « la France peut être un pays de croissance et équitable. On est au début d’un cycle de croissance important car le déterminant de la croissance économique c’est l’innovation », assure-t-il, prenant exemple sur « deux actuelles et immenses révolutions industrielles » comparables à l’essor industriel entre 1895 (époque du fiacre et de la bougie) et 1910 (l’époque de la voiture individuelle et de l’électricité), à savoir l’imprimante 3D et les NBIC (Nanotechnologies, biotechnologies, informatiques et sciences cognitives).« Comment gère-t-on cette mutation et faire en sorte que cette croissance soit chez nous et pour tout le monde », interroge Nicolas Bouzou prédisant « une période de destruction précédant la période de création ». Celle du laboratoire d’analyses médicales remplacé par le smartphone. Celle du moniteur d’auto-école remplacé par la Google Car. Une période, selon lui, que l’homme politique, « plutôt que de voir l’arbre qui tombe » ne doit pas avoir peur d’appréhender, l’invitant même à anticiper par « un gros effort de pédagogie ». « L’Etat doit s’occuper de ceux qui créent et sauver ceux qui subissent la destruction », poursuit l’économiste pour qui la solution est celle de la formation initiale et de la formation professionnelle «tout au long de la vie. Il y a un énorme champ à investir », estime Nicolas Bouzou expliquant , par exemple, que « pour programmer un drone on aura besoin de gens qui savent lire et écrire ».Sur l’État stratège, le député-maire du Touquet-Paris plage (Pas-de-Calais) et trésorier de l’UMP, Daniel Fasquelle, a un autre regard. « Il faut arrêter d’être naïfs. Nous avons besoin d’un État stratège. Les autres pays le sont. Pourquoi nous ne le serions pas » remarque-t-il, estimant que la priorité de l’État en matière économique est de « libérer les énergies et agir ». Pour lui, cet État ne doit ni « gêner, ni peser sur les marges des entreprises comme il le fait actuellement ». Estimant que « l’économie c’est une affaire de confiance, ce qui n’est pas le cas actuellement », Daniel Fasquelle s’est dit « malheureux » de voir un pan de l’industrie française de l’énergie (Alstom) passer sous pavillon étranger. L’occasion de dénoncer un « phénomène de décrochage de l’industrie française » mais également « le matraquage fiscal qui a éteint le moteur de la croissance ».Daniel Fasquelle a profité de ce rendez-vous économique pour rappeler l’importance d’un « État acteur de l’aménagement du territoire » et combien les collectivités locales participaient à ce dynamisme en réalisant 70 % de l’investissement public en France. Et au moment où l’État réduit globalement drastiquement les dotations aux collectivités locales, paralysant ces dernières dans leurs projets, Daniel Fasquelle réclame un peu plus de subtilité de l’État, pour celle d’un « État intelligent qui préserve les dépenses… sources de recettes ». Les prochains « Rendez-vous Éco de l’UMP » qui se déroulent au siège de l’UMP, 238, rue de Vaugirard,, auront pour thème : « L’entreprise au cœur de la société » ; « La fuite des talents » ; « La fiscalité ».
Source: Actualités UMP

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