Une nouvelle fois le réseau Euro-Maghreb contre les gaz de schiste et l’extractivisme s’est réuni en France, à St Christol-lez-Alès (Gard) afin de discuter des dernières directives et recommandations européennes et des accords de libre-échange (GMT, accords avec le Canada, la Tunisie et le Maroc). Cette rencontre prévue depuis septembre dernier s’est tenue les 7, 8 et 9 Mars et a rassemblé 60 personnes venues de 19 pays différents dont l’Ukraine, la Pologne et la Tunisie.Au soir de la première journée, les membres des différents collectifs ont tenu une réunion publique ; c’était l’occasion pour eux de faire un état général ce qui se passe à travers l’Europe et le Maghreb et de nous parler de leur résistance et des violentes répressions auxquelles ils sont confrontés.
Il était clair, lors de cette présentation, que l’objectif spécifique de cette rencontre était d’aboutir à un cadre commun, un plan d’action pour les élections européennes à venir. Les collectifs s’accordent sur un point central : leur désaccord avec les politiques menées actuellement à travers l’Europe. Ils s’opposent au système capitaliste et dénoncent la volonté des compagnies pétrolières de faire du profit au détriment de la vie des citoyens. Ils souhaitent interpeller les candidats aux élections européennes afin qu’ils prennent officiellement position contre le gaz et pétrole de schiste et le gaz de houille.
Pour revenir à l’état des lieux proposé par les militants, tout d’abord, deux précisions :- les gisements non conventionnels sont ceux dont l’extraction est possible uniquement grâce à la fracturation- le gaz de houille est le gaz en couche de charbon, il est présent dans les anciens bassins miniers.
En Italie, le sous-sol n’est pas propice géologiquement à l’extraction de gaz de schiste. La volonté des multinationales est d’extraire du gaz de houille, en Toscane et Sardaigne. Les entreprises pétrolières fracturent ici et là le sol afin de stimuler d’anciens puits où il pourrait rester de l’huile de schiste (pétrole non conventionnel) et mettent en place des projets d’extraction offshore1 de gaz conventionnel. Un moratoire contre l’extraction d’huile de schiste a été mis en place soutenu par les vignerons, l’Église et le secteur du tourisme qui font pression contre le gouvernement.En Tunisie, la révolution qui a lieu en 2010-2011 montrait une véritable volonté de changement. Pour le représentant du collectif Tunisien, cette révolution ne s’est pas passée comme prévu et le capitalisme s’est emparé de ce mouvement citoyen. Beaucoup de manifestations contre le gaz de schiste ont eu lieu mais la révolution a entraîné beaucoup d’autres questions et le mouvement contre l’extractivisme s’est vite essoufflé.L’entreprise franco-britannique Perenco est présente en Tunisie depuis 2009 ; à la suite de la révolution, les grandes multinationales se sont installées dans le pays afin de commencer les exploitations. Aujourd’hui, le gouvernement en place nie toute existence d’extraction de gaz de schiste alors que la société civile dénonce de nombreux cas de fracturation à travers le pays ; deux régions sont concernées par l’exploitation. Dans le centre du pays, région agricole et riche en réserves d’eau, l’entreprise Shell a obtenu l’autorisation de creuser 749 puits. Dans le sud du pays, la volonté est de réaliser de la fracturation hydraulique sans extraction.Du fait de la transition politique, le pays ne possède pas encore de code minier, ainsi les entreprises pétrolières agissent à leur convenance, en soudoyant une partie de la population qui, de ce fait, est divisée. Autre point alarmant : le prochain 1er ministre Tunisien est cadre chez Total et le futur ministre de l’industrie est cadre chez schoenenberger…quand politique et intérêts privés se donnent la main !Les collectifs ont besoin d’aide, ils appellent au soutient, notamment de la France.
En Pologne, le gouvernement s’est clairement positionné en faveur des gaz de schiste, en opposition avec la volonté du peuple. Un lobbying intense a été menée auprès de l’Union Européenne et une partie de la population subit des lavages de cerveau réguliers. Toutes les compagnies pétrolières présentent en Pologne possèdent des permis d’extraction et les forages recouvrent déjà la moitié du pays, 93 puits sont prévu, 60 puits opèrent déjà et 60 % d’entre eux ont été fracturés. Du fait de la réglementation, une fois le permis obtenu par les compagnies pétrolières, les mairies n’ont plus leur mot à dire, il leur est impossible de s’opposer à l’exploitation des gaz de schiste. Le Nord du pays, où l’extraction est la plus importante, est présenté comme un endroit magnifique, varié, riche…qui est complètement détruit par l’extraction des gaz de schiste.Les collectifs citoyens se sont organisé et ont mis en place une véritable résistance mais les militants restent très inquiets. Un des mouvements les plus populaires a lieu dans l’Est du pays, contre l’entreprise Chevron ; le site est occupé depuis Juin 2013 et a déjà reçu la visite de plusieurs personnalités politique.
Il existe, à travers le Royaume-Uni, quatre sites principaux de fracturation, notamment à des endroits où l’on a connaissance de l’existence de problèmes sismiques. Les permis d’exploration couvrent déjà 60 % du pays. Il faudrait, pour égaler les quantités de carburant extrait de la mer du Nord, creuser 10 à 20 000 puits.En Écosse, les compagnies pétrolières cherchent du gaz de houille. Un problème écologique a été soulevé : les entreprises rejettent leurs déchets (toxiques et radioactifs) dans une rivière ce qui engendre de gros risques de pollution. Le 18 mars sort un rapport sur l’exploitation des gaz en couche de charbon. Ce rapport a pour but de montrer l’intérêt d’exploiter cette ressource ; ce serait une première mondiale ! 70 000 personnes ainsi que 2 municipalités se sont opposées à ce projet qui est mené par une compagnie Australienne qui a frôlé la faillite l’an dernier mais qui a été sauvée par Total et GDF Suez. En Australie, l’exploitation du gaz de houille est interdite à moins de 2 km de toute habitation, c’est pourquoi l’entreprise s’est installée en Ecosse.Dans le Sussex, de grosses protestations ont eu lieu ; la dernière manifestation s’est soldée par une forte répression de la part des forces de l’ordre qui ont protégé la compagnie privée présente sur place.En Irlande, le gouvernement a décidé d’interdire les permis d’extraction pendant 2 ans. Les collectifs sont inquiets à cette idée, ils craignent que le gouvernement profite de ces deux années pour faire admettre au peuple que des recherches ont été faites et que l’extraction du gaz de schiste n’est pas dangereuse. Il est possible qu’après ces deux années, la fracturation soit autorisée et réglementée.La mobilisation citoyenne contre l’exploitation prend de l’ampleur, les collectif essaient de s’unir mais la répression est importante. Une parlementaire a été arrêtée par les forces de l’ordre alors qu’elle se trouvait sur un sitting.
En Roumanie, 70 % du pays est couvert par des permis d’exploitation, la mer noire est également menacée. Des militants ont découvert des sites en mer noire où la fracturation est pratiquée dans le plus grand des secrets. Un moratoire a été déclaré par le gouvernement mais n’a pas été suivi d’actes. Dans l’Est du pays, Chevron a obtenu un permis de forage, la population locale s’y est opposée. La gendarmerie est intervenue violemment afin d’évacuer les contestataires et d’occuper le site du chantier.A travers le pays, plusieurs cas de séismes, de problèmes d’eau polluée, d’animaux morts et de personnes malades ont été recensés. La lutte s’organise, les jeunes s’investissent, prospectent le territoire, des campagnes d’information sont menées, des manifestations sont organisées, les politiques sont interpellés et la justice est souvent saisie.
En Ukraine, il existe deux concessions, une pour Shell et une pour Chevron.La concession Shell fait 7 000 km², deux forages y ont été effectué dont un par fracturation sans qu’aucune étude d’impact n’est été faite auparavant ; les boues de forage sont laissées à l’air libre. L’entreprise, l’an dernier, a signé un contrat avec le gouvernement Ianoukovitch selon lequel le gouvernement retirait 10 % des bénéfices réalisé par l’entreprise sur ce site.La population est très mobilisée, les activistes se font régulièrement arrêter. Ils sont soutenu par l’association Hollandaise
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