Réussite : « il faut remettre un souffle de liberté ! »

Société

 « L’année dernière, en mai, j’ai eu un vieux coup de blues. Je suis partie au Brésil. Je me suis dit : « c’est pas possible, je ne peux pas rester dans un pays qui ne comprend pas ou en tous cas qui ne partage pas nos valeurs qui sont de vouloir faire rayonner la France en s’appuyant sur ses talents. (…) Je suis partie au Brésil. Mais ce n’est pas ma patrie. Je suis Française. J’ai alors décidé de rentrer pour me battre pour mon entreprise, pour les talents qui la font vivre, pour nos fournisseurs qui se battent aussi au quotidien, pour nos clients fidèles, pour mon pays qui a traversé plein de tempêtes et qui s’en est toujours relevé. »Ce témoignage de Patricia Cadolle, jeune codirigeante de la maison Cadolle spécialisée depuis six générations dans la lingerie et la corsetterie de haute couture, résume l’esprit qui a soufflé lors de la Convention organisée par l’UMP mercredi soir sur le thème de « La France, terre de réussite. Libérons les talents ! ».Pendant deux heures, une dizaine d’entrepreneurs, jeunes et moins jeunes, de tous métiers, de tous parcours, sont venus témoigner de leur réussite, de leurs combats pour y arriver, mais aussi de leurs doutes et difficultés. Surtout, ils ont partagé leur inébranlable foi dans l’avenir alors que s’accumulent depuis un an des nouvelles inquiétantes (record historique du chômage, dette publique hors contrôle, budget insincère) qui donnent un sentiment de déclin pour notre pays, de déclassement personnel une perte de confiance dans l’avenir. Sans parler des mesures et réglementations qui corsettent un peu plus chaque jour l’esprit d’entreprise.Ce sentiment et ce discours d’abaissement de la France, Arnold Munnich, créateur et chef de génétique médicale de l’hôpital Necker-Enfants malades de Paris, le trouve « insupportable. Il est indigne de la France parce que c’est archi-faux. La France reste un pays attractif », relève ce pédiatre-généticien qui combat au quotidien les discours défaitistes ambiants devant ses jeunes étudiants. « Restez solide et ferme sur nos valeurs. Résistez. Ne vous laissez pas impressionner et faites attention à ce que, par angélisme ou naïveté, ces exceptions acceptées par tolérance, ces successions imperceptibles de lâchetés ne deviennent un jour la règle. Défendez avec détermination les valeurs du travail, de la réussite, de l’effort, du mérite. »Ces valeurs du travail et de l’effort, Ludovic Badeau, patron fondateur Evo’Portail.fr, portail de l’auto-entreprise qui recense aujourd’hui plus de 60 000 adhérents et fait vivre plus de 20 salariés, la revendique. C’est l’un de ses moteurs. Pourtant de « sensibilité socialiste » il se montre « très déçu » par le gouvernement actuel qui en « voulant casser l’auto-entreprenariat, s’attaque aux plus faibles. Ils vont détruire le petit élan entrepreneurial qui était dans notre pays », s’indigne Ludovic Badeau qui, grâce au statut d’auto-entrepreneur et avec 500 euros de mise, a créé voilà 4 ans son entreprise.De la leçon de vie de Vincent Ferry qui a surmonté un handicap pour relancer son entreprise, en passant par la leçon d’humilité d’Anne Midavaine qui, anthropologue et chirurgien-dentiste, a repris une affaire familiale, ou par la leçon de loyauté « première valeur de l’entreprise » de Dominique Louis, à la leçon d’entrepreneuriat de Nicolas d’Hueppe … tous les témoignages livrés lors de cette convention ont souligné qu’il ne pouvait y avoir de croissance donc de réussite sans libérer le talent, l’envie, le travail, les énergies la créativité, le capital. Et que tous les chemins de réussite, quels qu’ils soient, devaient être reconnus et valorisés.« Oui il va falloir remettre un souffle de liberté. La liberté d’entreprendre, de créer, de prendre des risques, de travailler plus, d’avoir une seconde chance, d’exercer ses talents », appuie Jean-François Copé, trouvant « paradoxal que cette gauche, championne des libertés, les étouffe les unes après les autres. » A l’exception de la « liberté d’expression qu’on dénature et avec laquelle on blesse, on agresse, on insulte, on divise. »Pour Jean-François Copé, persuadé que « le rôle des hommes politiques est de permettre de créer un contexte favorable à la réussite », la question de la réussite doit être posée dès l’enfance. D’où le rôle important que devrait jouer l’école dans ce domaine.Revenant sur la campagne présidentielle et les déclarations de François Hollande qui se posait en alors ennemi de la finance et de l’argent, « personne ne l’avait pris au sérieux. A tort », remarque Jean-François Copé. « Mais aujourd’hui tout est organisé dans une ambiance robespierriste pour culpabiliser, pointer du doigt ceux qui réussissent financièrement. Tout est jugé à l’aune de l’argent et du revenu. A tel point que la gauche est prête à sacrifier notre politique familiale parce qu’elle ne comprend pas que gagner 4 000 euros quand on est sans enfant ce n’est pas la même chose quand on en a trois », poursuit Jean-François Copé. L’idée selon laquelle cette question de l’argent revient en permanence en dit long sur le décalage avec la réalité du monde dans lequel nous vivons. « Un grand pays comme le nôtre ne doit pas être à ce point ankylosé par des dogmes d’un autre siècle », analyse Jean-François Copé, inquiet du climat ambiant à l’Assemblée nationale et de la manière dont des députés de la majorité se comportent « avec démagogie, hargne, arrogance à l’égard de celles et ceux qui portent sur leurs épaule la vraie économie, celle qui produit de l’emploi et de la valeur ajoutée. »Estimant qu’il y avait en France des réserves insoupçonnées de talents et de compétences, Jean-François Copé a invité chacun « à se préparer » à l’alternance et à participer au projet gouvernemental de l’UMP qui se construit sur trois piliers, celui du courage dans les questions économiques, de l’autorité sur les questions de sécurité, d’immigration, de laïcité et de générosité sociale mais sans assistanat.  
Source: Actualités UMP