Référendum sur le climat : l’arbre qui masque la forêt de l’inaction environnementale du gouvernement

Empêtré par l’action médiatique de sa convention de citoyens tirés au sort, le Président Emmanuel Macron a été contraint lundi de rendre des comptes, reprenant leur proposition d’organisation d’un référendum pour « introduire les notions de biodiversité, d’environnement, de lutte contre le réchauffement climatique » dans l’article 1 de la Constitution.
Sérieusement, qui serait contre l’introduction du climat dans la Constitution ?! Certainement par notre famille politique, puisque nous rappelons au gouvernement et à sa majorité que nous avons intégré dès 2005 la Charte de l’Environnement à notre bloc de constitutionnalité, hissée au niveau des droits de l’Homme. Avec les lois du Grenelle de l’environnement, la France dispose ainsi déjà d’un arsenal législatif complet pour protéger l’environnement.
Nous nous retrouvons donc face à une mesure inutile, gadget, proposée par des citoyens tirés au sort qui ont travaillé dans un milieu fermé, sans rendre de compte à personne, sans être élus. Leurs avis peuvent bien sûr être pris en compte par les décideurs politiques, mais dans une démocratie représentative, ce sont les élus du peuple qui ont la légitimité de prendre des décisions.
On s’interrogera aussi sur l’urgence de mettre en place un tel référendum pour charcuter la Constitution avec des mesures qu’elle contient déjà. Alors que l’épidémie du coronavirus continue chaque jour de faire des victimes, que notre personnel soignant enchaine les vagues de contaminations, que notre économie est à l’arrêt, que nos commerçants et notre monde culturel sont en pleine détresse, est-ce vraiment la priorité de modifier l’article premier de notre texte fondateur ? Alors qu’une vague d’attentats islamistes continue de déferler sur le territoire français, et que chaque week-end l’extrême-gauche attaque nos forces de l’ordre et casse nos commerces lors de manifestations en pleine épidémie, ne devrions-nous pas nous focaliser sur des mesures certes moins emblématiques mais plus concrètes ?
Car ce référendum surprise vise avant tout à donner quelques paillettes à la politique environnementale peu glorieuse du Président de la République. Sur ce sujet, comme sur beaucoup d’autres, les conventions, séminaires, comités Théodule, conférences de presse, déplacements express ne suffirons jamais. Le bilan d’Emmanuel Macron pour le climat est à son image : du « en même temps » qui conduit à des politiques irraisonnées.
Alors que nous nous sommes fixés des objectifs ambitieux pour réduire notre empreinte carbone, son gouvernement décide discrètement de réouvrir des centrales à charbon extrêmement polluantes, à la suite la fermeture absurde et idéologique de Fessenheim, alors que le nucléaire est totalement décarbonné.
Alors que nous aspirons au localisme et aux circuits courts en France pour valoriser nos agriculteurs, Emmanuel Macron soutient la ratification du CETA (et de l’accord du Mercosur jusqu’à récemment), qui améliorera assurément la vie des Français avec l’importation de bœufs aux hormones après 7 000 km d’avion.
Alors que la lutte contre la pollution aérienne passera évidemment par le développement du ferroviaire, la majorité gouvernementale a refusé cette semaine la proposition du Sénat de baisser la TVA sur les billets de train.
Le climat n’est plus une affaire de symboles, et même les symboles de la majorité sonnent faux : en témoigne l’absentéisme chronique de l’ « Ambassadrice des pôles » Ségolène Royal, nommée en 2017 par le Président. En témoigne aussi l’échec retentissant de la ministre de l’Ecologie (et de l’idéologie !) sur le sujet des néonicotinoïdes, et du glyphosate.
Modifier la Constitution ne changera aucunement la vie des Français. En réalité, loin des symboles qui ne convainquent plus personne, ce sont nos comportements quotidiens qui feront la différence, avec des mesures concrètes et directes. C’est ce que les Républicains ont proposé en novembre dernier lors de notre convention consacrée à la lutte contre le réchauffement climatique.
Mettons en place une barrière écologique aux frontières européennes pour taxer les produits qui ne respectent pas les mêmes normes que nous. Instaurons une vraie préférence locale dans la commande publique pour qu’elle bénéficie en priorité aux producteurs locaux et nationaux, notamment des collectivités. Refusons tout accord de libre-échange avec des pays ne respectant pas nos standards écologiques et soumettant nos entreprises et nos agriculteurs à une concurrence déloyale. Doublons la part du fret ferroviaire par la mise en place d’un pacte ferroviaire. Misons sur les biocarburants dans le transport routier développons une véritable filière française de production et distribution de biocarburants pour le transport aérien. Refusons la fermeture des centrales nucléaires prévue par le gouvernement, et engageons-nous dans cette énergie décarbonnée avec la construction de six EPR de deuxième génération.
D’autres propositions suivront. Le combat contre le réchauffement climatique est trop important pour être dévoyé par une majorité qui agite de la poudre de perlimpinpin.
Virginie Duby-Muller
Vice-présidente des Républicains
Député de Haute-Savoie
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Source: Actualités LR

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