Frédéric Péchenard : « La police française, comme la gendarmerie, n’est ni raciste ni violente »

Tout comme le patron du parti Les Républicains (LR), Christian Jacob, dimanche, Frédéric Péchenard, ancien patron de la police nationale et vice-président LR de la région Île-de-France, a assuré lundi 8 juin sur franceinfo qu’en France, « on fait particulièrement attention à l’usage de la violence ». Plus de 20 000 personnes ont manifesté ce week-end à travers la France et un nouvel appel à manifester a été lancé mardi soir à Paris, malgré l’interdiction des cortèges. Le débat sur les violences policières est relancé en France, comme il l’est dans beaucoup de pays en ce moment après la mort de George Floyd aux États-Unis.
Comprenez-vous les manifestations en France contre les violences policières ?
Je ne les comprends pas. J’ai été plus de 30 ans policier. J’ai dirigé la police nationale pendant cinq ans et je peux vous assurer que la police française, comme la gendarmerie, n’est ni raciste ni violente. Il y a 250 000 policiers et gendarmes de tout âge, de tous grades, des hommes et des femmes et de toutes origines. La police et la gendarmerie française sont l’exact reflet de notre société. Le procès qu’on lui fait aujourd’hui me paraît assez injuste et très honnêtement, les comparaisons avec la police américaine sont relativement absurdes. On ne peut vraiment pas comparer, le système de police américaine et le nôtre. Nous avons un système qui est extrêmement intégré avec un patron, le ministre de l’Intérieur qui commande à la fois la police et la gendarmerie. Un code de déontologie existe depuis 1986 et d’ailleurs, il a évolué en 2014, puisqu’il est maintenant commun avec la gendarmerie.
Le patron des Républicains, Christian Jacob, a semblé balayer cette question des violences policières. C’est votre donc position aussi ?
Ce qu’a voulu dire Christian Jacob, c’est que la police française n’utilisait pas la violence comme façon de pratiquer, ce qui n’est pas le cas partout dans le monde. Il y a des endroits où la violence est systématiquement appliquée par les forces de sécurité. Ce n’est pas le cas en France. En France, on fait particulièrement attention à l’usage de la violence. Vous savez que la police, comme la gendarmerie, ont le monopole de la force.
Mais cette force, elle doit être légitime, proportionnée, nécessaire. Sinon, il y a des dérives et ces dérives doivent être sanctionnées. Les choses sont simples. Si vous proférez des propos racistes ou si vous utilisez une violence qui est trop forte ou illégitime, ou non proportionnée, vous commettez un délit quand vous êtes policiers ou gendarmes. Quand vous commettez un délit, quels que soient les citoyens qui commettent un délit, vous avez vocation à être sanctionnés. Mais les modes d’emploi, les codes, la façon dont la police et la gendarmerie travaillent et apprennent à travailler exclut toute forme de violence qui soit illégitime.
L’an dernier, 1 460 enquêtes ont été ouvertes par l’IGPN, la police des polices, c’est un niveau record en France. Dans la moitié des cas, il s’agit d’accusations de violences policières. Cela ne vous inquiète pas plus que ça ?
J’y vois deux raisons. La première, c’est bien sûr l’augmentation des manifestations. Plus vous avez de manifestations, plus ces manifestations sont violentes, plus il y a de casseurs, de Black Blocs au sein des manifestations, plus la police doit intervenir. Et donc, naturellement, plus vous intervenez mécaniquement, plus il y a un risque de violence et par ailleurs, par rapport à mon époque, les plaintes sont plus faciles à déposer, c’est une bonne chose d’ailleurs, à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), puisque maintenant on peut faire des signalements par internet.
J’ai quitté la police en 2012. En tant que vice-président à la région, comme je suis en charge des questions de sécurité, je suis particulièrement ce qui se passe au sein de la police. Mais je ne peux pas vous donner une explication extrêmement précise sur ce qu’il se passe aujourd’hui dans la police. Mais je pense que l’augmentation des plaintes tient à ces deux phénomènes.
Le site Streetpress a révélé l’existence d’un groupe Facebook dans lequel des milliers de personnes qui se présentent comme policiers ou gendarmes échangent depuis des années des propos racistes ou homophobes. Pour vous, c’est un épiphénomène ?
Très honnêtement, ça ne remet pas en cause ce que je pense fondamental. Cette affaire-là me paraît suffisamment grave pour qu’il y ait une enquête bien complète. Maintenant, méfions-nous. Moi, je n’y suis pas allé sur cette page Facebook. Je ne l’ai pas vue. Je n’ai pas eu d’information là-dessus. Je me souviens que pendant la période dite « des policiers en colère », vous aviez des policiers qui prenaient des prises de parole qui étaient assez fortes. On s’est quand même aperçu qu’il y avait une partie non négligeable de ces gens-là qui n’étaient pas des policiers. Y a-t-il des policiers, des gendarmes ? Certainement. Y a-t-il d’autres personnes ? Est-ce que c’est une manipulation politique ? Je n’en sais rien.
En tout état de cause, alors là, je suis absolument formel, s’il y avait un groupe aussi important de policiers et gendarmes qui échangent des propos racistes, donc ils commettent des illégalités parce que je vous rappelle que le racisme n’est pas une opinion, c’est un délit. Les policiers sont là comme les gendarmes pour faire appliquer la loi. Là, je pense qu’il faudrait des sanctions qui soient sévères.
>> Lire l’interview sur FranceTVInfo.fr
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Source: Actualités LR

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