« Un père n’est pas forcément un mâle » : quand les partisans de la PMA congédient le réel

Pour Annie Genevard, députée du Doubs et vice-Présidente de l’Assemblée nationale, la vision qu’ont le président de la République et sa majorité de la famille relève d’un déni de réalité.
Dans son célèbre roman 1984, Orwell mettait en garde contre un système autoritaire ayant fait de l’emploi de la novlangue et du contre-mot l’un des moyens de sa politique : « la guerre c’est la paix », « la liberté c’est l’esclavage », « l’ignorance c’est la force », etc… Il expliquait ainsi la logique sous-jacente à ce moyen : « Commencez par dénaturer le mot, supprimez-le et la chose disparaîtra ». Et si Emmanuel Macron, qui a très certainement lu ce livre, était lui aussi, un adepte de cette négation du réel? La question peut sérieusement se poser après les propos qu’il a récemment tenus à l’Élysée lors d’un repas auquel était conviée, parmi d’autres, Pascale Morinière, présidente des Associations Familiales Catholiques.
Alors qu’elle s’étonnait du paradoxe consistant à célébrer les 30 ans de la Convention internationale des droits de l’enfant en faisant voter, « en même temps », une loi de bioéthique dont la mesure phare – l’extension de la PMA aux couples de femmes – privera irrémédiablement l’enfant du droit élémentaire d’avoir un père et une branche paternelle à son arbre généalogique, Emmanuel Macron lui rétorque qu’ « un père n’est pas forcément un mâle ». Passons sur l’emploi du substantif « mâle » qui sied certainement mieux au monde vétérinaire qu’à la famille humaine pour se limiter au sujet essentiel : pour que sa politique coïncide un tant soit peu avec l’idée que l’on peut se faire de ce que sont les droits de l’enfant, Emmanuel Macron a décidé de congédier le réel, de s’affranchir de la réalité.
Si, pour Emmanuel Macron, un père n’est pas forcément un homme, c’est qu’il peut être une femme. Il faut le répéter pour saisir l’absurdité du propos : un père peut être une femme. Ainsi, l’enfant né par PMA dans un couple de femmes ne sera pas privé de son père : simplement, son père sera une femme. Dormez braves gens, le Président veille sur vous, « l’ignorance c’est la force » ! Si le sujet n’était pas si sérieux, on pourrait en rire. Cependant, cette fameuse loi de bioéthique qui inquiète tant, et à juste titre, Pascale Morinière, Sylviane Agacinski, Jacques Testart, José Bové, de nombreux autres intellectuels de droite et de gauche, deux mille médecins signataires d’un manifeste et les centaines de milliers de Français qui défilent périodiquement et pacifiquement, est traversée par cette négation du réel. C’est ainsi que le gouvernement et sa majorité – dont le récent épisode du refus de prolongation du congé pour deuil d’enfant mineur a permis de saisir à quel point elle était privée de tout libre arbitre! – ont fait adopter en première lecture à l’assemblée nationale un texte qui prévoit qu’il ne suffit pas d’accoucher pour devenir mère. Si la mère n’est pas celle qui accouche, rien de très étonnant à ce que le père puisse être une femme.
Madame Buzyn, qui est vraisemblablement adepte d’Orwell également, n’affirme-t-elle pas, sans plaisanter, que le père pourrait aussi être « la grand-mère »? On ne s’étonne donc pas que Mme la députée Dubost, rapporteur du projet de loi affirme sans ciller « je ne crois pas que ce soit l’intérêt de l’enfant qui pilote le mode d’établissement d’une filiation ».
Face à cette tentative de manipulation des esprits, dont il est permis de penser qu’elle n’est pas dénuée d’arrière-pensées électoralistes, sachons redire clairement quelques vérités premières. Oui, il est dans l’intérêt de l’enfant d’avoir un père, et une loi qui entend l’en priver délibérément est inique. Oui, un père est nécessairement un homme, comme une mère est nécessairement une femme, et une loi qui supposerait d’affirmer le contraire pour être comprise serait une loi absurde. Oui, la femme doit pouvoir établir sa maternité à l’égard de l’enfant qu’elle a mis au monde par le seul fait, naturel, de l’accouchement sans avoir à accomplir une quelconque autre formalité, et une loi qui affirmerait le contraire serait une loi régressive. En matière de filiation comme sur de nombreuses autres questions, la formule d’Albert Camus doit être rappelée : « mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde. Ne pas les nommer, c’est nier notre humanité ».
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Source: Actualités LR

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