Bastien Lachaud interrogeait le ministère des Sports sur la protection de la santé des joueurs de rugby, toutes catégories confondues. La violence dans ce sport augmente d’année en années, causant des blessures parfois graves, toujours embêtantes. Cette activité à besoin d’être encadrée davantage, par de la formation et de la prévention.
M. Bastien Lachaud attire l’attention de Mme la ministre des sports sur les risques que la multiplication des chocs violents sur les terrains de rugby fait peser sur la santé des sportifs, professionnels comme amateurs, adultes comme enfants. Depuis son passage au professionnalisme en 1995, le rugby s’est transformé de façon croissante en un sport du défi physique. Avec l’évolution du gabarit et de la vitesse de course des joueurs, les chocs se sont faits de plus en plus brutaux. Les cas les plus médiatisés comme celui de Louis Fajfrowksi, joueur d’Aurillac décédé en août 2018 à l’âge de 21 ans, après un choc subi au cours d’un match, doivent alerter sur un phénomène de plus grande ampleur, et qui croît à un rythme et dans des proportions inquiétantes : le seul rugby professionnel serait passé de 600 blessures répertoriées en 2012 à plus de 1 000 en 2016, et de 19 à plus d’une centaine de commotions cérébrales. Le phénomène est sans doute plus grave encore chez les amateurs : la commission médicale de la Fédération française de rugby estimait ainsi à plus de 1 800 le nombre des commotions cérébrales pour la seule année 2016. Les séquelles de tels accidents peuvent être sévères et irrémédiables, allant d’une perte de connaissance sur le moment au développement de maladies neurodégénératives précoces. Une situation qui conduit nombre de professionnels de la santé ainsi que d’acteurs du monde du rugby, professionnels comme amateurs, à tirer la sonnette d’alarme. D’autant que le danger demeure sous-estimé. Les autorités françaises du rugby ont certes pris des dispositions, mais sans que celles-ci n’offrent encore de garanties suffisantes. Ainsi par exemple, le protocole commotion mis en place en 2012 pour encadrer le retour sur le terrain de joueurs victimes de chocs violents, de même que le carton bleu expérimenté plus récemment, demeurent des dispositifs souvent jugés trop limités. Et peu d’études recensent le nombre exact d’anciens joueurs souffrant de troubles. De nouvelles mesures ont été annoncées par la Fédération française de rugby à la fin août 2018, mais nombre d’acteurs estiment qu’il revient au ministère des sports de prendre conscience du problème et d’intervenir. Il souhaite donc savoir ce qu’elle entend faire pour accompagner les autorités sportives dans leurs démarches, notamment dans la mise en place de dispositifs de formation et de prévention médicale adéquats, et garantir ainsi que les joueurs de rugby professionnels comme amateurs puissent exercer leur activité sans s’exposer à de graves risques pour leur santé.
Texte de la question publiée le 11/09/18.
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Source: Actualités La France insoumise
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