Il faut remonter à 1947, deux ans après la Libération, pour trouver autant de villes passées à droite dans une municipale. Nous sommes donc bien plus proches de l’état d’urgence politique que du fonctionnement régulier des institutions. Le peuple saisit les moindres interstices d’une constitution qui ne lui donne aucun autre moyen de rejeter les politiques gouvernementales. Ce n’est pas seulement l’ampleur de la défaite du PS qui en atteste. C’est aussi l’extraordinaire nationalisation du scrutin : aucune portion du territoire n’a été épargnée par la sanction. Alors qu’aucune controverse nationale n’est venue surplomber le vote et que les états-majors politiques et médiatiques dominants se sont gardés de nationaliser la campagne. Bons ou mauvais, les élus sortants ont tous payé pour Hollande.
Bien sûr ce rejet du pouvoir est multiforme. En se droitisant, Hollande a mécontenté tout le monde, repoussant toujours plus à droite ceux dont il se rapprochait. Mais l’ampleur du désastre électoral tient d’abord à la mutinerie de ceux qui l’ont élu il y a moins de deux ans. A gauche, c’est soit la grève du vote soit le vote pour les listes de l’opposition de gauche qui obtiennent des scores en progression sur la présidentielle. Le tableau du second tour est plus net encore. Partout où la fusion s’est faite avec le PS, les reports de voix sont médiocres voire mauvais, permettant par exemple à la droite de prendre Limoges. Partout où les listes de l’opposition de gauche se sont maintenues face au PS, elles progressent. A Grenoble, notre liste gagne plus de 11 points et écrase le socialiste Safar. A Nîmes, nous passons devant le PS entre les deux tours. Dans le 20e arrondissement de Paris, le seul où nous pouvions nous maintenir, Danielle Simonnet gagne 2000 voix et améliore son pourcentage de 30% ce qui lui permet d’être élue. A Aubervilliers, le PS perd son duel avec le FDG ainsi qu’à Saint-Denis, malgré le soutien du candidat FN. En revanche, Bobigny et le Blanc-Mesnil passent à droite, dans une configuration d’union avec le PS dès le premier tour.
L’ampleur de la déroute tient aussi au fait qu’il n’y a plus de parti central à gauche. Un tel parti combine une caractéristique quantitative (un socle électoral permettant de viser la majorité) et qualitative (la capacité de rassembler la gauche une fois connu le verdict du premier tour). Aujourd’hui un parti central à gauche devrait être écologiste, partager les richesses, répondre à la volonté de participation populaire au sein d’une société hautement éduquée. Or le hollandisme est l’antithèse de tout cela. Comment un président productiviste qui n’écoute personne sinon Gattaz pourrait-il rassembler la gauche ?
Cinquième oblige, la pression s’exerce désormais sur le locataire de l’Elysée. A droite et dans les médias dominants, il lui est demandé d’aller plus vite dans l’ornière austéritaire. Il peut le faire à l’occasion du
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