Voilà plusieurs semaines que je suis privé de blog, la faute à un problème de serveur. Ce problème enfin résolu, c’est le bon moment pour reprendre le clavier.
En commençant évidemment par Madrid. Madrid où se tenait le congrès du PGE. J’ai d’autant plus envie d’écrire sur le bilan de ce congrès que j’en ai été privé en raison d’obligations professionnelles.
Commençons par ce que les médias ne retiendront pas ou peu : le contenu (on parie ?). Le Parti de Gauche s’est en effet énormément investi dans la préparation programmatique de ce congrès. Avec des résultats excellents puisque la résolution finale est dominée par la nécessité d’une franche rupture avec l’UE actuelle et les traités.
Deuxième, et énorme acquis, l’adoption surprise dimanche matin (48% de votes pour et 43% contre) d’une motion sur l’écosocialisme proposée par le PG et appuyée par Syriza (Grèce), Bloco (Portugal), Alliance rouge-verte (Danemark) et die Linke (Allemagne) unis pour dire que l’écosocialisme est l’avenir de la gauche. (communiqué)
Pour autant la décision de suspendre de façon provisoire notre participation au PGE a été prise. Jusqu’aux municipales très exactement soit 4 mois. C’est en quelque sorte une suspension conservatoire. Je sais qu’elle fait débat même si elle ne constitue pas, à mon sens, la décision la plus importante de ce congrès. En tous cas, elle ne peut constituer une surprise. Le 18 octobre, j’avais fait, au nom du PG, une déclaration à la conférence des Présidents du PGE à Madrid pour dire notre désaccord avec la candidature de Pierre à la présidence du PGE. Devant l’intéressé, j’avais expliqué que dans une période historique qui réclame toujours plus de clarté face à une social-démocratie devenue la voiture-balai du néolibéralisme, il était impossible qu’à la veille d’une confrontation électorale avec elle à l’échelle de l’UE, le PGE se donne pour président un responsable politique défendant l’alliance derrière le PS français aux municipales et plus particulièrement dans la capitale où nul ne pouvait ramener se scrutin à un seul enjeu local. Or rien, depuis, n’est venu transformer la donne. Rien : ni au PGE, ni au niveau national dans le Front de Gauche.
Au PGE, nous avons pourtant tenté un compromis en proposant une coprésidence paritaire qui aurait eu l’avantage de répondre à une exigence exprimée par sa commission féministe depuis longtemps et de pouvoir élire à ce poste une candidate présentant un autre profil vis-à-vis de la social-démocratie. Je précise que cette proposition n’était pas faite pour y installer une co-présidente issue du PG. Cela permettait de sortir par le haut de la situation : on nous a refusé de proposer cet amendement au vote alors même qu’il aurait été vraisemblablement majoritaire au congrès ! Devant le refus qui nous a été opposé, l’issue ne peut–être une surprise pour personne. L’élection de Tsipras, leader de Syriza, un parti qui a justement fait de l’indépendance vis-à-vis de la social-démocratie les raisons de son succès, à la candidature à la présidence de la commission européenne face à Martin Schultz, est une grande et bonne chose. C’est cela la nouvelle importante de ce congrès avec les évolutions programmatiques déjà évoquées. Mais cette candidature qui s’oppose du coup clairement au social-libéralisme est du coup contradictoire avec la réélection de Pierre. Voilà pourquoi notre délégation a choisi de pointer cette contradiction en posant un acte fort même s’il est provisoire et symbolique.
Car au niveau du Front de Gauche non plus les choses n’ont, pour le moment, pas évolué. Là encore nous avons pourtant été clair. Egalement en octobre, j’ai soumis une adresse à nos partenaires au nom de mon parti. L’objectif : que par des actes, même symboliques, le Front de Gauche réaffirme une stratégie nationale pour les municipales. Cette stratégie réclame une concrétisation simple. Elle a d’ailleurs a été mise en pratique à toutes les élections depuis la création du Front de Gauche : c’est l’autonomie vis-à-vis du PS au premier tour pour permettre aux électeurs de trancher entre les deux lignes qui fracturent les forces de gauche. A cela, Pierre Laurent nous a répété ne pas comprendre puisqu’en juin nous lui avions expliqué que nous saurions gérer ensemble, autant que possible, les quelques villes où le PCF partirait derrière le PS. Il a raison : connaissant les contradictions internes à notre principale partenaire et ses statuts qui donnent une large part, y compris en terme de décision stratégique, à ses militants, et élus, locaux, nous savions que nous allions devoir faire avec des exceptions. Mais j’écris bien des exceptions. Cela n’a rien d’une nuance. Des exceptions du type de celles que nous avons su accepter lors des régionales de 2010 (où dans 5 régions sur 22 le PC était parti avec le PS au premier tour). Gérer des exceptions oui mais pas une stratégie différente ! Soit celle géométrie variable défendue depuis la rentrée de septembre par le secrétaire national du PCF lui-même pour le pays et plus particulièrement pour Paris où il a mis tout son poids dans la balance pour que ses camarades votent, de très peu pourtant, le ralliement au PS. Du coup, voilà donc le Front de Gauche seule force d’ampleur nationale à ne pas présenter une stratégie claire à cette première élection nationale depuis l’élection de François Hollande !
Est-ce que la politique du gouvernement aurait évolué positivement pour expliquer pareille remise en cause ? C’est l’inverse : que ce soit sur le budget, la hausse de la TVA, les retraites, sa gestion de la mobilisation des

Leave a Comment
Partager
Posté par

Derniers articles

Élection à la Présidence des Républicains – Résultats du 1er tour

Chères amies, chers amis, Merci pour votre participation au premier tour de l’élection à la…

décembre 4, 2022

Non à l’expulsion de Salah Hamouri

Cela fait 20 ans que Salah Hamouri, avocat franco-palestinien est persécuté par Israël, puissance occupante.…

décembre 4, 2022

Élection à la Présidence des Républicains – Participation à 20h

Le 1er tour de l’élection à la Présidence des Républicains s’est ouvert ce samedi 3…

décembre 3, 2022

Repères Républicains : Le rôle de l’école aujourd’hui

Retrouvons-nous ce mercredi 30 novembre à partir de 18h30 pour notre quatrième rendez-vous « Repères…

novembre 30, 2022

Nos députés interrogent le gouvernement

Ce mardi après-midi, lors de la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, trois…

novembre 29, 2022