Une nouvelle mascarade orchestrée par le lobby nucléaire s’est achevée dimanche 15 décembre à Bure, dans la Meuse, avec la fin d’un pseudo-débat public sur l’enfouissement des déchets radioactifs.
Bien loin d’un débat public démocratique et pluraliste, ce qui s’est déroulé à Bure et achevé le 15 décembre est à l’image de près des cinquante ans d’opacité sur le développement de l’électronucléaire français : manipulations, mensonges et intimidations pour défendre un projet inefficace, coûteux et dangereux !
Dangereux car le stockage en couches géologiques profondes des déchets nucléaires est loin d’éliminer toute probabilité d’accident majeur, comme une explosion dans les galeries par dégagement d’hydrogène ou la contamination de l’eau potable du bassin parisien. A ce jour aucune garantie suffisante n’est apportée par l’Andra (Agence Nationale pour la gestion des déchets radioactifs) face à ces risques.
Le choix de l’enfouissement des déchets nucléaires en couche géologique profonde est difficilement réversible. Cela représente un risque considérable pour les générations futures dès lors que les déchets qui y seront entreposés seront radioactifs pour plusieurs millions d’années.
Ce projet est coûteux et inefficace car le CiGéo nécessite un investissement de 35 milliards d’euros ! Une somme considérable au regard des autres solutions envisageables comme l’entreposage en surface ou en sub-surface, qui offrent des conditions de sécurité semblables à l’entreposage en profondeur et surtout la possibilité de la réversibilité, et donc d’adaptation aux conditions techniques et technologiques nouvelles ainsi qu’aux risques éventuels qui pourraient être mis à jour.
Que dire du conflit d’usage qui existe entre ce projet CiGéo et le potentiel géothermique du site de Bure ? Ce potentiel géothermique de 585 gigawatt-heures annuel a été reconnu le 4 novembre 2013 par le cabinet d’expertise géologique et hydrologique Géowatt. Une fois de plus, nous affirmons que la manière la plus efficace de gérer les déchets nucléaires est d’arrêter d’en produire : les premiers déchets que l’on élimine sont ceux que l’on ne produit pas !
Ce potentiel géothermique a bel et bien été caché par l’Andra. Une preuve de plus s’il en fallait que le débat public n’est pas composé d’experts indépendants mais bien de mercenaires de l’industrie nucléaire qui n’ont que faire du bien commun. L’Andra est une agence nationale, il n’est pas tolérable qu’elle ne soit pas au service de la collectivité. Cela en dit long sur les conditions dans lesquelles le débat public se déroule.
Des pressions très fortes
Nous étions présents au festival de Bonnet contre la poubelle nucléaire de Bure en août dernier. A cette occasion, nous avons pu constater l’ampleur des manipulations et pressions que mènent l’Andra et les autorités publiques à Bure et dans sa région. A notre arrivée, nous avons observé que les habitants étaient peu bavards sur le sujet. A un premier groupe, rencontré dans un bar d’un petit village voisin de Bonnet : un projet d’enfouissement nucléaire dans la région ? Oui ils en avaient entendu parler, mais n’avaient aucun avis sur le sujet… du moins en apparence puisque deux heures plus tard nous les croisions… au festival.
L’un des habitants nous a alors avoué qu’ils avaient hésité à nous parler, craignant que nous soyons de l’Andra ou des Renseignements Généraux. Cet épisode en dit long sur l’état d’esprit qui règne dans la Région.
Dans la journée du vendredi, nous avions rendez vous avec le maire de Bonnet. Dans un entretien de plus de deux heures, il nous a raconté les pressions et intimidations que lui, élu de la République, avait subi de la part de l’Andra et de la préfecture pour avoir donné un avis défavorable au projet. Parmi les pressions il y a bien sûr l’argent.
Car l’Andra finance largement les communes aux alentours de Bure qui avaient donné un avis favorable au projet. Il n’y a qu’à regarder le mobilier urbain, riche et abondant dans les communes ayant donné un avis favorable, presque absent dans les communes voisines n’ayant pas accepté.
A Bonnet, l’Andra a proposé de financer le projet de la municipalité d’un parc éolien sur le territoire de la commune, moyennant un avis favorable du conseil municipal à Cigéo. Ces pressions, nous les retrouvons dans les témoignages des militants de la Maison de la résistance à Bure. Intimidations, contrôles des plaques d’immatriculations des personnes présentes dans la maison, réveil en pleine nuit… ces faits suffisent à prouver qu’il n’y a pas de démocratie avec le nucléaire.
Le Parti de Gauche a souhaité participer au débat public par une contribution sous forme d’un cahier d’acteur. Nous sommes opposés au projet CiGeo et nous dénonçons avec force les manipulations et pressions exercées par le lobby nucléaire dans le cadre de ce débat public.

Source: Actualités Parti de Gauche

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