Dans le numéro d’été de Regards, Jean-Luc Mélenchon consacre un long article à la fin de l’Internationale socialiste, l’occasion pour lui d’exprimer son point de vue sur l’union de la gauche.
Fin mai 2013, le SPD allemand a entériné la mort de la social-démocratie en créant l’Internationale progressiste. Jean-Luc Mélenchon analyse les maux responsables de cette lente agonie.
La social-démocratie était déjà à l’agonie au commencement de ce siècle. Car à la fin du précédent, les Blair, Schröder et Zapatero l’avaient ostensiblement diluée, autant qu’ils le pouvaient, dans la marée du libéralisme triomphant. Puis elle s’est effondrée politiquement en Grèce. Ce fut certes sans le vacarme du mur de Berlin mais tout aussi violemment. Cela se passa dans Athènes assommée, quand Georges Papandréou capitula sans condition sous l’assaut du capitalisme financier caractéristique du nouvel âge du capitalisme. Papandréou était le Premier ministre du pays mais surtout président de l’Internationale socialiste. À présent, le dépôt de bilan vient d’être prononcé. Le SPD allemand, le plus ancien et le plus puissant parti de l’histoire de la social-démocratie mondiale, a lancé le 22 mai dernier à Leipzig une nouvelle structure internationale baptisée l’Alliance progressiste. Avec 70 autres partis, dont le PS français, les sociaux-démocrates ont ainsi franchi un nouveau pas dans la rupture avec l’histoire du socialisme et du mouvement ouvrier qu’ils avaient façonnée. Une froide logique est à l’oeuvre : comme ils détruisent l’État social qu’ils avaient créé, les sociaux-démocrates sabordent l’outil qui l’avait construit. Comment un courant idéologique et politique aussi puissant en est-il arrivé à assumer un tel suicide politique ? L’affaire vient de loin. Mais sa conclusion nous touche de près. Il est aussi vain de vouloir
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