Corinne Morel Darleux représentait le Parti de Gauche ce dimanche 16 juin au meeting du Front populaire tunisien à la Bourse du travail, à Saint Denis. Il y a été question de révolution citoyenne et d’écosocialisme, de luttes et de solidarité entre les peuples, d’arc euro-méditerranéen mais aussi de la prochaine visite de François Hollande à Tunis, de la dette et de l’Otan. Voici son intervention, préparée avec les camarades de la commission Maghreb-Machrek également présents sur place, merci à eux !
Mes camarades, cher-e-s ami-e-s du Front populaire tunisien,
Au nom du Parti de Gauche, merci. C’est pour moi une grande fierté de m’adresser à vous en ce jour. Je le fais avec reconnaissance et humilité. Car, nous ne le répéterons jamais assez, le processus ouvert en 2011 en Tunisie, au sein duquel le Front populaire est une force essentielle, a regonflé le cœur de la gauche internationaliste. Cette révolution déclenchée en Tunisie, qui a impulsé des mouvements similaires aux fortunes variables dans d’autres pays arabes, peut et doit influencer les forces de gauche en Europe, tout comme le font les révolutions citoyennes d’Amérique latine.
Cela fait donc deux ans que nous observons avec intérêt et solidarité le processus révolutionnaire en cours en Tunisie, avec ses moments lumineux, ses promesses, ses difficultés parfois, et la fierté d’un peuple plus que jamais conscient d’être acteur de l’histoire. Cela fait deux ans, aussi, que nous constatons, sans étonnement car il en a toujours été ainsi dans tout processus révolutionnaire, que des forces contre-révolutionnaires se sont attelées à la Révolution, pour la circonscrire et l’utiliser à d’autres fins.
Pourtant je ne suis pas inquiète. Je n’ai pas de la Tunisie l’image que les médias dominants en donnent. Eux cherchent à faire des reportages chocs et vendeurs. Surfant sur l’écume des choses entre deux prises de vues, ils résument la Tunisie à quelques groupes identitaires et religieux violents. Or la Tunisie, ce n’est pas cela, comme j’ai encore pu le constater lors de mon déplacement au Forum Social Mondial.
Non, la Tunisie c’est notre ami Chokri Belaïd, auquel je veux bien sûr rendre hommage en ce jour. C’est la dignité et la puissance d’un peuple, et de la société civile en Tunisie, qui ne lâchent rien. C’est la capacité de résistance qui a encore été démontrée lors des émouvantes obsèques de Chokri Belaïd. Celle-ci s’enracine dans une histoire de luttes, autour des mouvements de la gauche tunisiennes, des forces du peuple tunisien et de la grande UGTT, dont le fondateur Farhat Hached a désormais une place à Paris. Elle se manifeste tous les jours, dans les grèves, les luttes politiques et sociales qui parsèment le pays, qu’il s’agisse des citoyens qui demandent toutes les semaines la vérité sur le meurtre de Chokri Belaïd, des défenseurs de l’UGTT quand elle est attaquée, des mineurs de Gafsa, des chômeurs de Siliana, des instituteurs, des femmes, des pêcheurs artisanaux, des avocats qui défendent l’indépendance de la justice, des citoyens lorsqu’ils s’opposent aux projets de Shell pour mettre la main sur les gaz de schiste… La liste est longue des événements qui témoignent de la vitalité de la lutte politique, économique et sociale en Tunisie.
Nous devons continuer à tisser des combats communs. Cela sera d’autant plus facile que nos adversaires, voire nos ennemis, sont les mêmes. En France comme en Tunisie, les réactionnaires, l’extrême-droite, s’attaquent toujours aux étrangers et à la gauche, aux syndicalistes pointés comme ennemis. En Tunisie, comme en France, l’oligarchie financière continue à spolier le peuple pour préserver ses intérêts. En Tunisie comme en France, ces forces rechignent toujours à donner la parole au peuple, quand elles ne le bâillonnent pas de force.
Le Front de Gauche et le Parti de Gauche seront toujours aux côtés du Front populaire et du peuple tunisien dans les luttes qui viennent pour la défense des libertés, de la laïcité, de la souveraineté politique et économique, par exemple contre les accords du FMI et le partenariat privilégié avec l’Union Européenne, qui exige que le peuple tunisien paie pour une dette qui n’est pas la sienne.
A quelques semaines de la venue de François Hollande à Tunis, nous nous engageons à exiger de sa part des engagements clairs sur l’annulation de la dette, sur la base des résultats d’un audit public, comme nous le réclamons ici-même s’agissant de la dette que l’on veut mettre sur le dos du peuple français. Nous réclamons qu’il pose à qui de droit les vraies questions au sujet du meurtre de Chokri Belaïd. La liste serait trop longue ici de ce qu’il faudrait souffler à François Hollande pour espérer qu’il fasse autre chose en Tunisie que des formules creuses sur la
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