Quelle tristesse et quelle désillusion ! J’espérais, comme je l’ai dit il y a quelques jours sur le plateau de LCP à Jérôme Guedj et Pascal Durand que nous pourrions ensemble empêcher l’adoption du crédit d’impôt Gallois (un cadeau de 20 milliards aux patrons sans contreparties) et de la hausse de la TVA qui doit le financer en partie. Je ne leur proposais pas de censurer le gouvernement ni de bloquer une promesse de campagne de Hollande. Mais s’ils ne partagent pas notre programme, qu’ils respectent au moins le leur, qui écartait fermement la hausse de la TVA.
Hélas, l’Assemblée nationale a adopté crédit d’impôt et hausse de la TVA hier avec leurs voix ! Cette mesure horriblement coûteuse et totalement inefficace est un mauvais coup social et économique. Mais c’est aussi un scandale démocratique. A quoi servent des institutions dont les élus votent des textes avec lesquels ils sont en désaccord ? Autant donner directement les pleins pouvoirs au Haut conseil des Finances publiques, à la Commission européenne et autres instances qui ne sont pas issues d’un mandat populaire !
Normalement, il n’y aurait pas dû avoir de majorité pour voter le projet Ayrault. Les députés de la gauche du PS sont officiellement hostiles à ce dispositif. Ce n’est pas moi qui le dit pour leur prêter les positions du Front de Gauche ce qui n’aurait aucun sens. Ce sont eux qui l’écrivent dans leur motion de Congrès. Ce sont les plus éminents d’entre eux, Maurel, Lienemann, Guedj, qui l’ont confirmé par des déclarations publiques après l’annonce de Ayrault et même après la confirmation de Hollande. Je n’ignore pas qu’ils ont choisi assez peu courageusement de ne pas demander l’abandon du dispositif au gouvernement mais sa modification avec notamment l’instauration de contreparties. Ils étaient même très confiants à ce sujet, plusieurs me confiant qu’il existe une majorité au PS sur cette ligne, ce que semblait confirmer les propos du député de la majorité du PS Eckert après que le gouvernement ait subitement accéléré le calendrier d’examen de ces mesures. Mais Ayrault n’a lâché ni contreparties, ni ciblage sur les seules entreprises exposées à la concurrence internationale, ni exclusion des entreprises du CAC 40 (l’amendement Cherki sèchement rejeté). Il n’a même pas renoncé à relever de près de 50% la TVA sur le logement social ou les abonnements aux transports en commun. Quelles conclusions en tirent alors ces députés ? Ils votent pour ! Oui, vous avez bien lu, ils ont voté pour ! Alors que valaient leurs critiques ? Quel était le sens de leur motion de Congrès ? Que pesaient leurs programmes de campagne ? Que signifiaient leurs amendements ? Mensonges et postures !
De même je suis affligé par la position prise par EELV. Le crédit d’impôt est la caricature même du productivisme. Il subventionnera toute production quels qu’en soient l’utilité sociale et l’impact environnemental dans le seul espoir de vendre davantage à l’étranger et donc de polluer davantage. Il faut lire l’explication de vote de leur députée Eva Sas qui pilonne littéralement ce texte. Elle commence en disant que
Chères amies, chers amis, Merci pour votre participation au premier tour de l’élection à la…
Cela fait 20 ans que Salah Hamouri, avocat franco-palestinien est persécuté par Israël, puissance occupante.…
Le 1er tour de l’élection à la Présidence des Républicains s’est ouvert ce samedi 3…
« Porno, l’enfer du décor » : pour la première fois dans l’histoire parlementaire, un…
Retrouvons-nous ce mercredi 30 novembre à partir de 18h30 pour notre quatrième rendez-vous « Repères…
Ce mardi après-midi, lors de la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, trois…
Leave a Comment