Christian Jacob : « Avec Sarkozy, nous avons des visions différentes »

Christian Jacob quittera la présidence des Républicains après les législatives. Avant sa venue lundi dans le Var, il évoque sa dernière bataille et fustige ceux qui ont abandonné le navire.
Au lendemain des législatives, Christian Jacob quittera la présidence des Républicains. Après la débâcle de la présidentielle, partira-t-il sur une nouvelle défaite ? Pour éviter cela, il se bat sur tous les fronts. Lundi prochain, il sera dans le Var, à Toulon avec tous les candidats LR, puis à Six-Fours. Convaincu que les sondages qui prédisent la déroute se trompent.
Vous avez estimé, hier matin sur France info, qu’Élisabeth Borne était une « Première ministre de gauche »…
C’est une évidence. Toute sa vie, tout son engagement politique en attestent. Elle a été conseillère de Lionel Jospin, puis directrice de cabinet de Ségolène Royal.
L’ouverture de la SNCF à la concurrence et la réforme de l’assurance chômage, qu’elle a portées en tant que ministre du Travail, ce sont des mesures de gauche ?
Ces réformes n’ont pas apporté grand-chose. Elles ne sont pas allées assez loin. C’est d’abord la faute d’Emmanuel Macron, qui utilise une montagne de mots pour accoucher d’une souris. Il est le seul Président, depuis 40 ans, à n’avoir pas réussi à mener à bien une réforme des retraites. En revanche, il a parfaitement réussi à réduire la pension des retraités en augmentant la fiscalité.
Vous proposez de baisser les taxes sur les carburants pour ramener le prix du litre à 1,50 euro. Valérie Pécresse jugeait cette mesure « inadaptée » pendant sa campagne…
Sa position était plus nuancée que cela. Il faut des mesures efficaces immédiatement qui touchent l’ensemble des Français. En France, on a même une taxe sur la taxe, la TICPE (ex-TIPP) sur laquelle on applique la TVA. On matraque toute la France rurale !
Vous êtes favorable au report à 65 ans de l’âge de départ à la retraite. Si le gouvernement dépose ce projet de loi, les députés LR voteront pour ?
Le vrai problème d’Emmanuel Macron, c’est son incapacité à faire quoi que ce soit. Il y a cinq ans, il avait annoncé une réforme d’une ampleur comparable à la création de la Sécurité sociale par le général de Gaulle. Ont suivi trois ans de parlotte pour ne rien faire, parce qu’il n’y avait pas de ligne claire. Il veut embrasser trop large. En ce sens, il est aussi démagogue que Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen.
Les sondages vous promettent moins de députés que le Rassemblement national. Un tel résultat serait une gifle ?
Je suis convaincu qu’il n’en sera rien. On voit bien, dans les enquêtes qui nous remontent, que lorsqu’on met des noms en face des étiquettes, les candidats Républicains sont les mieux placés. Notre ancrage territorial fera la différence, comme lors des municipales et des départementales. Les sondages nationaux sur les législatives ne veulent strictement rien dire !
Vous céderez votre place de président après les législatives. Laurent Wauquiez a-t-il le bon profil pour vous succéder ?
Il a toutes les qualités pour cela. Comme beaucoup d’autres. Mais ce n’est pas le débat du jour. Comme disait mon ami Guy Drut : une haie après l’autre.
En renonçant à se présenter à la primaire LR, en décembre, n’a-t-il pas laissé passer sa chance ?
On ne refait pas l’histoire. Il a fait le choix de son ancrage territorial. En Auvergne Rhône-Alpes, les électeurs se félicitent d’avoir un excellent président de région.
Le maire de Cannes serait un bon chef pour Les Républicains ?
David Lisnard vient de prendre la présidence de l’Association des maires de France. C’est un poste compliqué… Je ne vois pas comment il pourrait également diriger un parti politique.
Et Éric Ciotti, qui est arrivé en tête au premier tour de la primaire LR ?
Tous sont légitimes. Eric est un ami. J’ai toujours pu m’appuyer sur lui en tant que président de la commission d’investiture. Il est également un excellent questeur. Il a toujours défendu sa ligne politique à l’intérieur de notre famille avec rigueur et fidélité.
Éric Ciotti souhaite une loi pour interdire les burkinis dans l’espace public. Il a raison ?
Oui. On est dans des moments de folie ! Défendre l’égalité entre les hommes et les femmes avec le burkini, comme à Grenoble, c’est vraiment les islamo-gauchistes qui cèdent à la pression des communautaristes.
La mésentente entre Pécresse et Ciotti, pendant la campagne, a-t-elle joué un rôle dans l’échec de votre candidate ?
Éric a été d’une loyauté totale. Il a défendu une ligne qui n’a pas été majoritaire, puis il a fait nombre de déplacements avec les positions qui sont les siennes. À l’époque du RPR, Pasqua, Seguin et Toubon avaient des sensibilités différentes : cela ne les empêchait pas de travailler ensemble sous les ordres de Jacques Chirac.
Où en est le remboursement de la dette de campagne de Valérie Pécresse ?
Le parti aversé 8 millions d’euros. Valérie a fait un emprunt de 5 millions en nom propre. Je crois qu’il reste entre 1 et 1,5 million d’euro à trouver avant le 31 mai.
Nicolas Sarkozy a appelé au « rassemblement » avec Macron. Fait-il encore partie de votre famille politique ?
Oui. En tant qu’ancien Président, il a un statut particulier avec une liberté de parole. Je suis fier de son quinquennat à l’Élysée même si, aujourd’hui, nous avons des visions différentes.
Dans notre région, Renaud Muselier, Hubert Falco et Christian Estrosi ont claqué la porte de LR. C’est un gâchis ?
C’est surtout une erreur politique de leur part ! Qui peut se reconnaître dans le quinquennat d’Emmanuel Macron, dans cette gabegie d’argent public, cette incapacité à gérer l’insécurité et l’immigration ? Christian Estrosi a fait le tour de l’échiquier ! C’est le même qui dénonçait la « cinquième colonne » islamiste et qui admire Macron aujourd’hui. C’est un oiseau migrateur.
Sur le plan des idées, on a du mal à comprendre ce qui vous différencie d’Horizons…
La dépense publique qui augmente de 1,4 % à 2,6 %, avant la crise du Covid, c’est l’œuvre d’Édouard Philippe. Cela sans porter aucune réforme. Tout céder aux voyous, aux casseurs de Notre-Dame-des-Landes, c’est lui aussi ! Horizons est un rassemblement d’opportunistes qui voulaient un siège.
Vous n’imaginez aucun rapprochement à terme ?
Je ne suis pas Madame Soleil. Pour l’instant, nous sommes sur des lignes totalement différentes.
>> Lire l’interview sur NiceMatin.com
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Source: Actualités LR

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