Fabien Di Filippo : « Nous gagnons quand nous sommes sous nos couleurs »

Pour Fabien Di Filippo, député de Moselle et secrétaire général adjoint des Républicains, une des conditions de la victoire de la droite en 2022 « est la clarté des positions de LR et notre vision de la France ».
Ce que l’on voit dans la campagne des régionales en Paca, où des personnalités comme Christian Estrosi ou Hubert Falco quittent Les Républicains, ne risque-t-il pas de se reproduire de manière amplifiée à la présidentielle ?
Quand nous serons audibles et rassemblés autour d’un candidat, nous verrons bien ce que donneront les rapports de forces. Ceux qui n’attendent que l’obtention d’un poste n’apportent rien à notre famille politique, ni aux Français qui ne veulent plus de cela mais attendent au contraire des élus prêts à se battre pour des valeurs et à tenir bon sur une ligne. Regardez Bruno Le Maire : il jurait fidélité à tout le monde au moment de la primaire et promettait la plus forte baisse de CSG de l’histoire. Puis il est parti chez Emmanuel Macron pour mettre en œuvre la plus forte hausse de CSG de l’histoire… Ce n’est pas avec cela que l’on construit l’avenir d’un pays.
Mais cela ne permet-il pas de déstabiliser un adversaire politique ?
La trahison, c’est comme le Covid: quand vous y avez survécu trois ou quatre fois, vous êtes immunisé. Je parle à mes concitoyens chaque jour dans les territoires et je sais ce que les gens attendent de nous. La seule loyauté que l’on doit en politique est celle que l’on doit à ses électeurs et à ses valeurs. En Paca, il y a eu clairement un défaut de loyauté et de maturité politique. La commission nationale d’investiture avait des exigences fortes à l’égard de nos candidats, notamment sur le refus des alliances et sur la clarté. Certains d’entre eux ont même fait signer un engagement à leurs colistiers. Mais quand vous êtes confronté au mensonge, celui qui ment se retrouve face à sa conscience. Les gens ne prennent pas une carte, ne vont pas militer et coller des affiches pour céder à des accords avec ceux qui mènent une politique radicalement différente de celle qu’ils souhaitent pour leur pays. Nous devons entendre et comprendre les sentiments de trahison et de déception exprimés dans certaines fédérations. Ils sont légitimes parce qu’ils viennent de militants engagés de manière pure et désintéressée.
Que se passerait-il si la droite venait à perdre la région Paca ?
Si le Rassemblement national venait à l’emporter après les tambouilles politiciennes auxquelles nous avons assisté, Les Républicains ne pourraient en aucun cas être tenus pour responsables. Les seuls responsables seraient MM. Muselier, Estrosi et Castex. Ce qui pousse les électeurs de droite vers le Rassemblement national, ce sont les alliances contre nature mais ce n’est pas en assemblant des attelages baroques, faits de bric et de broc, que l’on forme un grand rassemblement. Lorsque nous sommes engagés sous nos couleurs de manière claire et nette, nous gagnons des villes sans coup férir, souvent au premier tour. Les municipales l’ont démontré. Par contre, ceux qui jouent la tambouille politicienne réussissent à perdre des élections imperdables.
Comment la droite pourra-t-elle jouer la victoire l’année prochaine ?
Trois conditions doivent être réunies : la première est l’échec d’Emmanuel Macron acté par l’opinion. Plus de deux tiers des Français rejettent la perspective d’un nouvel affrontement Macron/Le Pen. Ils constatent un gouffre entre les paroles et les actes. La deuxième condition est la clarté de nos positions et notre vision de la France. C’est pourquoi ce que nous vivons aujourd’hui doit nous permettre de montrer notre capacité à exister sans compromissions. Enfin, l’acquisition d’un leadership incontesté est le troisième paramètre indispensable. Mais la question de l’incarnation ne pourra être réglée qu’après les régionales. Au soir du 27 juin, nous serons à dix mois du premier tour de la présidentielle. Cela nous laisse tout l’été. Tous nos candidats putatifs me semblent exprimer des choses extrêmement claires sur les valeurs. C’est plutôt rassurant et cela marque une rupture avec la politique actuelle.
En misant sur la zizanie à droite Macron prend-il un risque ?
Bien entendu et ce risque est double. Premièrement, les gens peuvent se demander comment le président de la République parvient à gouverner en s’empêtrant dans des parachutages électoraux ou des accords contre nature alors même que chaque ministre devrait être la tâche dans un pays qui se détériore. La seule stratégie pour La République en marche est d’essayer de faire naître une ambiguïté pour tenter de nous faire perdre, comme il essaye de le faire dans les Hauts-de-France. Le deuxième risque pour Macron est l’illusion visant à faire croire que les Marcheurs sont engagés contre le RN alors qu’ils obtiendront probablement des scores minables dans de nombreuses régions.
Vous ne croyez donc pas à l’efficience de la « bombe à fragmentation » macroniste ?
Cette bombe n’est que la petite musique de ceux qui sont incapables de nous battre. On en parlait déjà aux municipales. Mais qu’ils viennent! Les électeurs trancheront. C’est la fable du scorpion et de la grenouille mais il est hors de question de prendre le scorpion sur notre dos pour lui faire traverser la rivière, parce qu’on connaît Emmanuel Macron. On sait qu’il ne pourra pas s’empêcher de piquer et de tuer tout le monde autour de lui.
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Source: Actualités LR

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