Harcèlement de rue : « Les femmes exigent une France sûre ! »

L’État doit la protection et l’accès à tous les lieux à toutes les femmes. Le gouvernement est dans la communication, mais où sont les actions ?
Ce que l’on veut, c’est créer des QSR, des quartiers sans relous. » C’est ce qu’a déclaré, au nom du gouvernement, Marlène Schiappa, ministre chargée de la Citoyenneté, pour lutter contre le harcèlement de rue.
Non, madame Schiappa, nous, ce que nous voulons, ce sont des mesures fermes et efficaces pour que toutes les rues de France soient sûres pour toutes les femmes ! Ces propos sont incompréhensibles et indignes d’une ministre. Aujourd’hui, 81 % des femmes déclarent avoir déjà été victimes de harcèlement sexuel dans les lieux publics. Et, pendant ce temps-là, madame Schiappa préfère se prêter au jeu de la communication et des effets d’annonces plutôt que d’agir concrètement pour venir à bout de ce fléau.
« Politique spectacle »
Comment se fait-il que, en 2021, dans notre pays, une femme puisse être importunée dans la rue ? Est-il normal de constater que des quartiers entiers ne font plus partie de notre République ? Que des femmes ne peuvent pas accéder à certains lieux qui ne respectent plus les lois républicaines ? Nous devons agir, réaffirmer nos valeurs et l’égalité des sexes, et ne plus fléchir face à la menace du communautarisme. Pour cela, la « politique spectacle » digne des responsables de La République en marche doit laisser place à une volonté politique claire et affichée.
D’abord, le terme de « relou » est profondément choquant et inadapté. Un « relou » véhicule l’image d’un homme dépourvu de finesse et insistant, et choisir ce mot édulcoré et familier revient à minimiser la gravité de ce que vivent les femmes dans la rue. Un homme qui harcèle et insulte une femme est un agresseur qui doit répondre de ses actes devant la justice ! À ce titre, ayons une politique pénale très ferme. L’amende de 90 euros infligée à un harceleur ne suffit plus. Ouvrons le débat et réfléchissons ensemble à des sanctions exemplaires à l’encontre de ceux qui ne respectent pas les femmes. La répression doit se faire au quotidien.
Des solutions existent
Au-delà de la réponse pénale, il faut sanctionner sur le terrain. Depuis 2018, 3 023 verbalisations de harcèlement de rue ont été dressées grâce au déploiement de patrouilles de policiers en civil. Pratiquons la même politique partout où elle est nécessaire. Pourquoi le gouvernement ne mène-t-il pas une opération « coup de poing » au cœur des quartiers sensibles ? Des policiers en civil doivent se rendre dans ces commerces qui refusent la présence de femmes. Si tel est le cas, une fermeture administrative du commerce et une mise à l’amende du propriétaire doivent être opérées dans l’immédiat. Il en est de même pour les associations. Toutes celles ayant fait l’objet d’un signalement pour sexisme ou harcèlement ne doivent plus percevoir de subventions publiques. Si le problème persiste, des dissolutions ciblées doivent être effectuées. L’État doit la protection et l’accès à tous les lieux à toutes les femmes de France. Le gouvernement est dans la communication, mais où sont les actions ? Peut-être que la ministre chargée de la Citoyenneté est désormais plus concentrée sur sa candidature aux élections régionales à Paris ? Madame Schiappa, pensez-vous vraiment que la mise en place d’un baromètre annuel et que la création de « quartiers sans relous » représentent une réponse à la hauteur des enjeux ? C’est de la poudre aux yeux. Parlez-nous plutôt de sécurité dans les transports !
Lançons un grand plan de surveillance au cœur des transports en commun. Investissons massivement dans les caméras de vidéosurveillance. Donnons des pouvoirs supplémentaires aux agents publics de sécurité. En parallèle, emparons-nous du sujet de l’éducation. C’est dès le plus jeune âge que se forment les stéréotypes de genre dans l’esprit de nos enfants. Intégrons des thématiques d’égalité et de respect des femmes au sein du programme des cours d’éducation morale et civique. Apprenons à tous nos enfants la valeur du respect. Le féminisme ne doit pas faire l’objet de caricatures. Il ne doit ni être laissé à la vision extrémiste de certaines femmes qui voient en l’homme un ennemi à abattre ni à la vision purement sexiste et masculine. Des solutions existent, mais elles ne sont jamais évoquées au sommet de l’État. Attaquons le sexisme, le harcèlement de rue et les discriminations à la racine. Ensemble, agissons pour offrir une France sûre à toutes les femmes.
Laurence Trastour-Isnart
Députée des Alpes-Maritimes
Vice-présidente de la Délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes à l’Assemblée nationale
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Source: Actualités LR

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