Frédéric Péchenard : « Il faut une volonté politique forte pour empêcher les black blocs de nuire »

L’ex-directeur général de la police nationale devenu vice-président LR de la région Île-de-France analyse ici le malaise policier.
Emmanuel Macron veut à la fois protéger les policiers et la jeunesse. Est-ce si scandaleux ?
Le président de la République est dans son rôle de garant de l’unité nationale. Mais je ne laisserai jamais dire que la police est raciste et violente. Je le sais car j’ai été policier pendant trente ans. Il faut qu’on arrête de stigmatiser les 250.000 policiers et gendarmes que compte notre pays. Comme DGPN, je n’ai jamais eu la main qui tremblait si une brebis galeuse devait être sanctionnée. Gérald Darmanin a eu raison de rappeler que la police représente 7 % des effectifs de la fonction publique et écope de 55 % de toutes les sanctions administratives. L’institution est sévère avec ceux qui dérapent. Prétendre que l’IGPN, la police des polices, ne fait pas son travail est profondément injuste. Plus du trois quart de ses enquêtes se fait sous la conduite du parquet ou de juges d’instruction. C’est bien la preuve de son indépendance.
Plus d’un milliard d’euros de rallonge budgétaire pour la sécurité en 2021, n’est-ce pas un signe fort de reconnaissance ?
C’est une bonne nouvelle. En dehors de la masse salariale, le budget de la police ne cessait de diminuer depuis quelques années. Mais ce milliard ne suffira pas quand on voit la paupérisation de nos forces de sécurité intérieure. Je demande un grand plan de modernisation de la police et de la gendarmerie sur cinq ans – et pas seulement un milliard d’euros – pour mettre au niveau les forces de sécurité et notamment les moyens à leur disposition. Je parle bien des commissariats, des voitures, de l’informatique, de la police technique et scientifique, des gilets pare-balles, de la formation et d’une définition clarifiée des missions, qui demeurent le point essentiel.
Comment sortir de l’éternelle suspicion de contrôle au faciès qui entoure l’action de police ?
Cette expression, je ne la fais pas mienne. Les policiers ont une grille de lecture intangible: ils contrôlent les délinquants notoires et ceux qu’ils suspectent de commettre des crimes et délits. C’est le rôle que leur confère la loi. Pour sortir de la suspicion sur leur action, je vois un moyen concret: que le ministère développe enfin, après beaucoup d’atermoiements, les caméras-piétons fixées sur la tenue du fonctionnaire, pour filmer ce qu’il voit, dit et entend en intervention. Pour l’instant, on a surtout comme images celles qui sont fournies par des personnes généralement hostiles aux forces de l’ordre. Autant avoir une vision qui respecte le principe du contradictoire.
Et les black blocs, ces enragés que l’on voit ressurgir à chaque rassemblement, comment en venir à bout ?
Que ce soit à Paris ou en province, il n’y a désormais quasiment plus une manifestation où ces éléments radicaux ne viennent pas exprimer leur haine. On assiste à des scènes de guérilla urbaine week-end après week-end depuis deux ans révolus. Ces gens viennent pour détruire. Ce ne sont d’ailleurs pas les manifestants. Ce sont des émeutiers qui se fondent dans la foule pour venir casser du flic. Ils portent atteinte aux citoyens venus protester pacifiquement en discréditant leur mouvement. Ils causent aussi des atteintes répétées aux policiers et gendarmes, qui sont souvent blessés, parfois gravement. Mais ils ne sont pas si nombreux que cela. À Paris, ils ont rarement dépassé le millier de fauteurs de troubles. Encore faut-il une volonté politique forte pour les empêcher de nuire. Car la police a un savoir-faire. Il suffit d’employer tout le spectre de ses spécialités, du renseignement au maintien de l’ordre, en passant par l’enquête judiciaire. À condition cependant que la justice suive. L’action du Renseignement territorial est fondamentale pour ajuster au mieux le dispositif d’intervention et de collecte des preuves. Sans doute faudrait-il davantage d’officiers de police judiciaire dans les cortèges pour constater les infractions de façon plus efficace. Derrière, la sanction doit être sans faille. Cela s’appelle l’autorité de l’État.
>> Lire l’interview sur LeFigaro.fr
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Source: Actualités LR

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