Le président des Républicains réagit en exclusivité pour Le Parisien à la présentation de la loi sur le séparatisme, annoncée ce vendredi par président de la République. S’il salue de rares avancées, il dénonce sa « léthargie ».
Malgré quelques avancées qu’il qualifie de « mineures », le patron de LR Christian Jacob exprime de nombreux désaccords avec la loi sur le séparatisme présentée ce vendredi par Emmanuel Macron.
Est-ce que vous vous réjouissez qu’Emmanuel Macron évoque désormais le combat contre le « séparatisme islamiste » ?
C’est bien qu’il nomme les choses mais il a mis trois ans pour y arriver ! Il nous explique que cela fait trois ans qu’il travaille dessus mais honnêtement, ça ne s’est pas vu. Il nous annonce un texte qui, dans la mesure où il ne passe en conseil des ministres que le 9 décembre avant de devoir passer en lecture dans les deux chambres, ne sera pas terminé avant la fin du quinquennat. Moi, je lui ai proposé à plusieurs reprises la mise en place d’une commission type Stasi (NDLR :elle avait précédé la loi de 2004 sur les signes religieux à l’école) qui aurait permis à toutes les forces politiques de se retrouver sur une base solide. Là, on est dans la verticalité du pouvoir, c’est la quintessence du macronisme.
Sur le fond, que pensez-vous de ce qu’il a annoncé ?
Déjà, j’ai de vrais points de désaccord sur le constat. La République serait responsable de la dérive islamiste parce qu’elle ne sait pas se faire aimer. Depuis trente ans, des dizaines de milliards d’euros ont été mis dans la politique de la ville, dans les équipements des quartiers. Emmanuel Macron est toujours dans la politique de la repentance et de l’excuse. A l’entendre, la République serait responsable de l’islamisme, par son histoire et son passé colonial. Ça me choque au plus haut point d’entendre cela de la part du président de la République.
Mais que pensez-vous de ses propositions ?
L’apprentissage de l’arabe me choque. La langue de la République, c’est le français. Une des causes des dérives aujourd’hui est la non-maîtrise de la langue française. Quand on ne la maîtrise pas, il est très difficile de s’intégrer dans une société.
Il n’a pas dit que l’apprentissage de l’arabe se ferait au détriment de la langue française…
Non, mais il n’a pas dit non plus que l’une des priorités devrait être le renforcement de l’apprentissage de la langue française qui me semble la priorité des priorités pour l’intégration. Et pourquoi l’arabe et pas le persan ou le turc ?
Mais vous ne reconnaissez pas des avancées sur le fond ?
Elles sont mineures. La neutralité des salariés des entreprises délégataires de service public, le fait de faciliter les dissolutions d’associations, l’incitation pour les mosquées de passer sous un régime loi 1905, tout cela va dans le bon sens. Mais les oublis de la loi sont innombrables! Ce qui est invraisemblable, c’est d’aborder le sujet de l’islamisme radical sans dire un mot sur les étrangers mineurs isolés. Macron n’a pas eu un mot non plus sur l’immigration incontrôlée, sur les reconduites aux frontières, sur le droit d’asile, sur les étrangers qui figurent sur le fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT).
Quel lien faites-vous entre l’immigration et le séparatisme islamiste ?
Dès lors que quelqu’un entre en France en fraudant, on est en droit de s’interroger sur les raisons de cette fraude. On l’a encore vu avec l’attaque terroriste menée par ce Pakistanais contre ce qu’il croyait être les locaux de Charlie Hebdo.
En parlant des mineurs étrangers isolés, êtes-vous choqué par les propos d’Eric Zemmour qui les a qualifiés de « voleurs, assassins, violeurs » ?
Oui c’est choquant. Mais, que voulez-vous, c’est un polémiste …
Macron a-t-il raison de vouloir construire un « islam des Lumières » en France sans passer par la voie concordataire ?
L’intention est louable mais attendons de voir. Cela fait combien de temps qu’on en parle ?
Le contrôle renforcé des établissements hors contrat porte-t-il atteinte à la liberté d’enseignement ?
Non, je suis très attaché à la liberté d’éducation mais cela ne me choque pas.
Vous dites que ça vient trop tard mais trouvez-vous néanmoins que le président de la République a infléchi ses positions sur le sujet de la radicalisation religieuse ?
Il était dans les cordes, donc il était obligé de faire un grand discours, voilà tout. Et puis, ce n’était pas un grand discours mais surtout un discours long : c’est un peu différent. Au final, rien n’aura changé durant ce quinquennat à part l’explosion des demandeurs d’asile et de l’immigration clandestine.
>> Lire l’interview sur LeParisien.fr
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Source: Actualités LR
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