Aujourd’hui, toutes les analyses et toutes les interventions sur l’état de la gauche européenne commencent par la même sentence : l’acte de décès de la social-démocratie. Dans toute l’Europe. Toute ? Non. Dans un pays, un parti résiste, encore et toujours.
Même s’il faut encore attendre quelques jours encore la fin du dépouillement des votes des Portugais de l’étranger les socialistes sont les grands gagnants de cette élection. Costa va-t-il égaler ou battre le record de José Sócrates de 2005 quand le PS avait remporté 45 % des suffrages et 121 sur les 230 de l’Assemblée de la République ?
La « gerigonça », comme l’appellent les Portugais, fonctionne. C’est le « bidule », la formule improbable, mais qui marche – un gouvernement socialiste soutenu par le Bloc de gauche, les communistes et les écologistes. Imaginez en France, un gouvernement socialiste soutenu par un parti qui rassemble des anciens maoïstes et des trotskystes (un tel parti est déjà inimaginable en soi), les communistes et les Verts.
Bizarrement d’ailleurs, les Insoumis, jamais en reste d’une vacherie à l’égard des socialistes et qui ont toujours eu les yeux de Chimène pour Podemos, ont toujours été discrets sur la situation portugaise, celle d’une unité rouge rose verte qui ne se trompe pas d’ennemi.
Ces élections étaient donc un test, il semble réussi.
Soit le PS a la majorité absolue et il peut gouverner seul, soit il choisit malgré tout de négocier un soutien de ses partenaires, soit il n’a pas la majorité absolue il est obligé d’obtenir leur appui… Dans tous les cas, la formation d’António Costa a la main.
Mais tout n’est pas rose. D’abord, le niveau de l’abstention est très élevé. Ensuite, en choisissant le sérieux budgétaire pour rompre avec l’austérité, le pays connaît beaucoup de mécontents. La reprise économique ne se ressent pas sur toutes les feuilles de paie et le boom touristique fait grimper les prix du logement.
Il reste que le pays va mieux et cette victoire de la gauche est un camouflet, y compris pour la droite européenne, car lorsque les socialistes ont passé cet accord de soutien sans participation de la gauche radicale, ils ont dû déjouer les tentatives de déstabilisation du PPE via certains voix à la Commission. Il a fallu le soutien des sociaux-démocrates européens, comme le Commissaire aux Questions budgétaires Pierre Moscovici et les chefs de gouvernement de gauche au Conseil, pour que le Portugal puisse affirmer sa volonté de sortir de la crise selon une autre voie que l’austérité.
Il faut espérer que la prospérité du pays s’accroîtra et qu’elle bénéficiera au plus grand nombre, dans ce pays qui a connu avec la crise des années 2008-2015 sa plus grande épreuve depuis la dictature.
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Source: Actualités du PS

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