Pourquoi la FI s’oppose au projet de loi Santé

Une
marée blanche se soulève dans toute la France

Les
derniers chiffres font état de 181 services d’urgences et de SMUR en grève sur
tout le territoire, en métropole et dans les départements d’outre-mer.

Les grévistes ne font pas cette grève facilement : pour eux c’est la double journée, ils mènent la bataille tout en continuant à travailler.

Les
urgences sont particulièrement exposées à la casse du service public :
manque de lits, patients attendant sur des brancards durant des heures,
agressions, rappel sur les jours de congés, postes non remplacés…

Epuisés
par leurs conditions de travail, les soignants tombent souvent malades. Il y a
quelques semaines, dans le centre-ville de Bordeaux, les urgences de l’hôpital
Saint André ont fermé car l’ensemble des soignants, sous pression, à bout,
épuisé, était en arrêté maladie.

A
Lons le Saunier, les gendarmes sont venus réquisitionner des soignants à minuit
chez eux car les services de l’hôpital s’effondraient totalement.

Notre
ministre de la santé, Madame Buzyn prétend ne pas être responsable.

Faut-il
lui rappeler qu’en deux ans elle a déjà fait voter 8 milliards d’économie sur
l’Assurance maladie soit 2,5 milliards d’euros en moins pour les hôpitaux
publics ?

Pénurie
de médecin

On
aurait pu s’attendre avec l’article 1ier de cette loi qui supprime
le numerus clausus, à ce que le nombre de médecins augmente significativement
dans les années à venir.

En réalité, un concours extrêmement sélectif a été mis en place et aucune hausse significative n’est à attendre.

La
Ministre Agnès Buzyn affirme que les problèmes de démographie médicale peuvent
être résolus par une meilleure organisation des professionnels de santé.

Son
projet de loi est donc censé faciliter la coopération entre les professionnels
de santé par la mise en place de CPTS.

Ces
déclarations de bonne intention ne font pas le poids face à la destruction
opérée par le gouvernement.

Car en effet, le projet de loi prévoit également de concentrer toujours plus les pouvoirs au sein des groupements hospitaliers de territoire (GHT). Les praticiens hospitaliers seront ainsi embauchés au niveau des GHT et non plus par leurs hôpitaux respectifs. Ils pourront donc être baladés d’un hôpital à l’autre pour combler les trous, aggravant ainsi le turn over et le délitement des équipes soignantes.

Cette
mesure s’inscrit dans la droite ligne des techniques de management mises en
place depuis les années 1990 et qui tentent de faire de nos hôpitaux de
véritables entreprises.

Fermeture
des hôpitaux

Si
l’on regarde ces dernières années : outre le fait que le budget de la
santé est toujours plus comprimé.

Les
frais de transports sanitaires, eux, augmentent rapidement. La raison est
simple : les fermetures d’hôpitaux allongent les distances pour les
patients.

40%
des maternités ont fermé en 20 ans.

En
grande pompe, à la fin du grand débat Emmanuel Macron annonçait la fin des
fermetures de maternité. Mais sa promesse est une trahison de la parole
politique. A Bar-Le Duc, pourtant préfecture de la Meuse, la maternité
s’apprête à fermer. A Dinan également.

On
sait pourtant que lorsque les durées de trajet à la maternité sont supérieures
à 45 minutes, les taux de mortalité à la naissance double.

Que
fait le gouvernement pour mettre fin à cette hémorragie ?

Dans
le PJL santé, il demande à ce que les députés lui signent un chèque en blanc
pour revoir les missions des hôpitaux de proximité.

Par
voie d’ordonnance il pourra ainsi délocaliser des services de soins vers les
CHU ce qui va appauvrir encore les territoires les plus sinistrés.

Ces
hôpitaux qui seront vidés de l’intérieur recevront néanmoins de la part du
gouvernement un label « hôpital de proximité ». Une bonne manière de
faire croire, pour le gouvernement, qu’il va développer des hôpitaux proches
des territoires alors qu’il les tue à petit feu.

La
stratégie est bien ficelée, car pour que les directeurs d’hôpitaux obéissent
sans sourciller, il a profité du projet de loi sur la fonction publique pour ouvrir
la voie à leur contractualisation.

Détruire
l’hôpital public ne suffit pas à Madame Buzyn puisqu’elle favorise également
les cliniques privées.

Par
voie d’ordonnance, elle entend mettre en place un statut unique de praticien
hospitalier pour permettre aux médecins hospitaliers d’aller pratiquer dans le
secteur privé et libéral.

Dans
le même temps, elle facilite l’intervention des professionnels libéraux à l’hôpital.

Brouiller les frontières entre le public et le privé est une stratégie classique pour aller tout privatiser et faire des économies. Dans certains départements, 40% des places d’hospitalisation sont déjà dans des établissements privés à but lucratif !

En
vingt ans, 100 000 lits ont été fermés alors que la population vieillit et
augmente. Face à cette situation insoutenable la France Insoumise a déposé un
amendement pour y mettre fin. La majorité l’a rejeté.

Déserts
médicaux

Pour
réduire les inégalités territoriales, le gouvernement impose toujours les mêmes
recettes : des incitations financières. Or, cela fait des années que ces
mesures sont prises. C’est une gabegie d’argent public totalement inefficace.

Un
exemple l’illustre dramatiquement : une mesure majorant de 20 % les
honoraires des médecins généralistes libéraux a coûté entre 2007 et 2010, 63
millions d’euros pour un apport de seulement 50 médecins !

Il
faut être fou pour proposer toujours la même chose et s’attendre à un résultat
différent.

En
réalité, ce qu’attendent les médecins n’est pas une meilleure rémunération,
mais du temps pour avoir une vie familiale et moins de paperasse
administrative.

La France insoumise a donc proposé le déploiement de centres de santé avec des médecins salariés répartis sur l’ensemble du territoire.

Cela leur permettrait de ne pas avoir à gérer la gestion d’un cabinet et à avoir un salaire assuré. Du côté des patients, cela permettrait un meilleur accès à la santé. La majorité a rejeté cette proposition.

L’autre credo du gouvernement pour les territoires ruraux et les périphéries des grandes villes : la télémédecine et le télésoin ! Soigner les gens par écrans interposés. Leur mépris n’a pas visiblement pas de limite.

Inégalités
entre professionnels de santé

Les inégalités entre professionnels de santé sont criantes. A l’hôpital, cela détruit la cohésion d’équipe.

Les internes en médecine, les médecins étrangers, les infirmiers, les aides-soignants et autres soignants du secteur public sont mal rémunérés par rapport au privé malgré des conditions de travail toujours plus difficiles.

La
France Insoumise demande une revalorisation des salaires dans le secteur public
et l’interdiction des dépassements d’honoraires dans le secteur libéral.

La
Cour des Comptes a révélé la semaine dernière qu’en 5 ans, ces derniers ont
augmenté de 30%.

Mais
la Ministre Agnès Buzyn n’a pas réagi.

Un projet de loi destructeur

Pour toutes ces raisons, le groupe France Insoumise
s’est opposé au projet de loi Santé durant son examen en commission et dans l’hémicycle.

De nombreuses propositions ont été faites, toutes
rejetées.

Ce 10 juillet le texte est examiné en dernière lecture à l’Assemblée nationale.

Soucieuse de défendre un service public de qualité, la France insoumise a proposé une motion de rejet.

La Députée Caroline Fiat en a profité pour citer l’ensemble des services d’urgences et de SMUR qui sont en grève.

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Source: Actualités La France insoumise

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