Écologistes, convaincus de l’urgence, nous votons France insoumise

Tribune commune d’ancien·ne·s adhérent·e·s des Verts ou de EELV.

« Longtemps, les alertes que nous portions, nous, écologistes, ont été ignorées, raillées, ou au mieux inspiraient une phrase rituelle sur la défense de l’environnement. Pour la première fois, dans ces élections européennes, la réalité des crises environnementales s’impose à quasiment toutes les listes.Mais pour défendre quelle écologie ? Pour les électrices et électeurs qui souhaitent faire de l’écologie un marqueur central de leur vote, comment choisir ?Dérèglements causés par le réchauffement climatique, sixième extinction des espèces, épuisement des sols, conséquences sanitaires des pollutions présentes partout, pollutions industrielles exponentielles… La catastrophe n’est plus à venir : elle est en cours. Il nous reste 12 ans, selon les experts du GIEC, pour empêcher que le réchauffement climatique lié à nos émissions de gaz à effets de serre nous amène à une situation incontrôlable. La disparition du huitième des espèces vivantes si indispensables à la biosphère est aussi une réalité.Tout le monde s’accorde en gros sur le constat. Mais peut-on stopper la dérive climatique en faisant appel à la main invisible du marché censée tout réguler, en se limitant à des incitations et/ou à une fiscalité écologique, ou en refusant de sortir du nucléaire, de ses dangers et ses déchets ingérables ? Suffit-il de sortir les investissements écologiques de la règle des 3 % de déficit en faisant valoir un principe d’exception écologique ? De créer une banque du climat ? Non !Toute défense de l’environnement sans remise en cause du système économique et social qui produit les conditions de sa destruction est une tartufferie. L’« écologie de marché » n’est que l’habit de l’écoblanchiment. C’est bien là que résident les différences entre les diverses listes.Sauvegarder notre écosystème doit être prioritaire sur tout, y compris la sacro-sainte compétitivité et la concurrence libre et non faussée imposées par l’Union Européenne et reprises avec zèle par Emmanuel Macron et sa majorité.L’urgence écologique concerne l’ensemble de la planète et des êtres vivants. Il y a donc un intérêt général humain à agir vite et efficacement. Mais toutes et tous ne sont pas à égalité, ni du point de vue des responsabilités, ni du point de vue des conséquences subies.Les plus riches sont « en même temps » les plus responsables de par leur mode de vie et les plus à même de se protéger – à court terme au moins. Ils sont prêts à tout pour réprimer les aspirations sociales et démocratiques des catégories contraintes par leur dépendance économique et pour défendre leur niveau de vie, même si cela doit passer par la création de territoires isolés de la majorité de l’humanité.D’où la nécessité, si nous voulons un modèle social fondé sur le droit de vivre dignement pour tou•te•s, de partir des besoins des populations les plus vulnérables, que ce soient les populations pauvres de nos pays de l’Union européenne ou celles de pays particulièrement frappés par cette modification de notre écosystème global, menacés de submersion par la montée des océans, ou victimes de la sécheresse.En Europe, ce sont les populations les plus pauvres qui subissent le plus de pollution, de mal bouffe et qui vivent dans la précarité énergétique avec des logements mal isolés et mal chauffés. Les incitations fiscales sont insuffisantes pour changer leurs chaudières ou mieux isoler leur logement. De même, la fiscalité écologique, notamment sur les carburants ou le fioul de chauffage, a comme seule conséquence d’aggraver leurs difficultés financières. Les Gilets jaunes ont eu raison de se révolter contre cette injustice fiscale et c’est pourquoi la France Insoumise les a soutenu•e•s dès le début.Les traités européens, imprégnés des dogmes du libre-échange, sont un obstacle à la bifurcation écologique indispensable.Aussi, en tant qu’écologistes convaincu•e•s de l’urgence, nous nous reconnaissons dans la nécessité de leur désobéir. Chaque jour nous voyons les lobbies et leur pouvoir à l’œuvre à Bruxelles. Pour les contrer il faut des député•e•s décidé•e•s. De même que nos parlementaires nationaux, Younous Omarjee, eurodéputé sortant, a été notamment à la pointe du combat contre la pêche électrique. Le 26 mai, il faut élire encore plus de député•e•s de cette trempe, comme notre tête de liste Manon Aubry.Outre la désobéissance aux traités, la France Insoumise propose la règle verte et la planification écologique.La règle verte consiste à ne pas prendre à la planète plus de ressources renouvelables qu’elle ne peut renouveler, ni produire plus de déchets que ce qu’elle peut absorber. Avec une telle règle, le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes n’aurait jamais vu le jour, pas plus que le grand contournement de Strasbourg, le terminal T4 de l’aéroport Charles de Gaulle, Europacity et tous les projets de centres commerciaux construits sur des terres agricoles ou des terrains utilisables pour d’autres fonctions. À l’échelle européenne il ne serait pas question non plus du Lyon-Turin ou de déboiser les forêts polonaises…À cette règle concernant les ressources renouvelables, il faut ajouter la sobriété de consommation des matières premières non renouvelables. L’économie circulaire ne peut pas tout résoudre, car les métaux ne sont jamais recyclables à 100 % et, dès qu’il y a alliage ou matériau composite, le recyclage est très faible. Il faut faire décroître notre consommation de matières premières.Pour réduire les émissions de GES, en finir avec l’artificialisation des sols et la maltraitance animale, sauvegarder la biodiversité et les ressources de la planète, c’est le mode de production, d’échanges et de consommation que nous devons réorienter radicalement.Compte-tenu de l’urgence, la France Insoumise propose la planification écologique, afin de relocaliser les productions agricoles comme industrielles, privilégier les circuits courts, revoir l’aménagement du territoire en fonction de ces impératifs et du bien vivre. Cela suppose, à l’inverse de la loi NOTRE adoptée par la majorité de François Hollande, d’arrêter avec la métropolisation à outrance, de permettre aux territoires de regagner en autonomie dans la production des biens et services utiles à leurs populations et de réimplanter des services publics, afin de permettre à ces mêmes populations de rester et de s’installer sur l’ensemble du territoire national au lieu de se concentrer dans des mégapoles invivables, synonymes de transports sans fin, de pollution et de mal être.Fin du mois, fin du monde, même combat. Ce n’est pas un simple slogan. L’écologie ne peut être que populaire et sociale, sinon c’est du greenwashing, synonyme d’échec. Nous le constatons chaque jour. C’est pourquoi nous appelons tou•te•s les écologistes à voter pour la liste conduite par Manon Aubry. Ses candidat•e•s mènent un combat de résistance à la destruction de la Planète. Et proposent une alternative par les solidarités, l’égalité, le respect de la biodiversité et le développement des communs, via la règle verte et la planification écologique démocratique. »

Les signataires :

Martine Alcorta, conseillère régionale Nouvelle Aquitaine, ex EELVFrancine Bavay, ancienne conseillère régionale IDFMartine Billard, députée de Paris de 2002 à 2012Odile Blanc, ex EELV, ex élue à l’environnement de Bourg les ValenceJean-Marie Brom, membre des Verts puis EELV de 1988 à 2013 , ancien élu de la Ville de Strasbourg, spécialiste des questions énergétiquesLaurent Bussière Saint-André, ParisSophie Camard, MarseilleRicardo Coronado, Seine-Saint-DenisSergio Coronado, député EELV des français de l’étranger de 2012 à 2017Denis Donger, conseiller municipal écologiste de Romans sur IsèreAgnès Donon, militante pour l’arrêt du nucléairePatrick Farbiaz, ParisAnne Gervais, ParisThomas Giry, ancien conseiller municipal Arcueil (94)Patrick Jimena, ancien conseiller départemental, ancien conseiller municipal Colomiers (31)Jean-Charles Lallemand, ParisCorinne Lehl, conseillère du 7ème arrondissement de Lyon Jean-Pierre Lemaire, ParisJimmy Levacher, Drôme, militant associatif pour la sortie du nucléaireFrançois Longérinas, ancien maire-adjoint Vert du 3 ème arrondissement de ParisÉlise Lowy, ancienne membre du bureau exécutif de EELVBénédicte Monville, ancienne secrétaire départe mentale EELV 77, conseillère régionale IDF groupe Alternative écologiste et sociale (AES)Xavier Pozzovivo, aide-soignant, LilleLaure Tachoires, conseillère municipale Ramonville Saint Agnès (31) sympathisante EELVJean-Jacques Toubhans, Hauts de Seine

Toutes et tous ancien·ne·s adhérent·e·s des Verts ou de EELV

Cet article Écologistes, convaincus de l’urgence, nous votons France insoumise est apparu en premier sur La France insoumise.
Source: Actualités La France insoumise

Leave a Comment
Partager
Posté par

Derniers articles

Élection à la Présidence des Républicains – Résultats du 1er tour

Chères amies, chers amis, Merci pour votre participation au premier tour de l’élection à la…

décembre 4, 2022

Non à l’expulsion de Salah Hamouri

Cela fait 20 ans que Salah Hamouri, avocat franco-palestinien est persécuté par Israël, puissance occupante.…

décembre 4, 2022

Élection à la Présidence des Républicains – Participation à 20h

Le 1er tour de l’élection à la Présidence des Républicains s’est ouvert ce samedi 3…

décembre 3, 2022

Repères Républicains : Le rôle de l’école aujourd’hui

Retrouvons-nous ce mercredi 30 novembre à partir de 18h30 pour notre quatrième rendez-vous « Repères…

novembre 30, 2022

Nos députés interrogent le gouvernement

Ce mardi après-midi, lors de la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, trois…

novembre 29, 2022