Connaissez-vous le branding, madame la ministre ? C’est le championnat de France de football qui est devenu la « Ligue 1 Conforama », le stade de l’OM rebaptisé « Orange Vélodrome ».
Eh bien, je suggère la même chose pour le palais présidentiel : on pourrait le renommer « Élysée Sanofi ».
Dans notre hémicycle, je verrais bien, là, derrière vous, comme pour les matchs de football, un grand panneau où s’afficheraient tous les sponsors : Pfizer, AstraZeneca Genzyme, BMS, Novartis. Sur les écrans là-haut, on lirait : « L’article 14 vous est offert par Servier », avec peut-être une page de publicité.
Nos débats gagneraient en clarté. Les Français sauraient enfin pour qui se fait la loi : pour eux ou pour Big Pharma ?
Vous ne comprenez pas pourquoi je raconte ça ?
Ou feignez-vous de ne pas comprendre ?

Le scandale Sanofi à Mourenx
Je vais donc revenir sur trois jours. Trois jours cet été. Trois jours qui devraient faire scandale.
Le dimanche 8 juillet, à la radio, qu’entendait-on sur France Info ? L’usine Sanofi de Mourenx, près de Pau, rejette dans l’atmosphère 190 000 fois plus de bromopropane, une substance cancérigène, que les normes autorisées. 190 000 fois plus ! Ces rejets duraient depuis des mois, voire, selon le préfet, depuis des décennies en catimini.
Le lendemain, lundi 9 juillet, me parvient cette information : le Dolder sera, le soir même, reçu par Emmanuel Macron à l’Élysée. Qu’est-ce que le Dolder ? Un club très privé, voire secret, qui rassemble les vingt-cinq plus gros labos du monde, les Merck, les Pfizer, les Novartis. Et cette année, à Paris, c’est Olivier Brandicourt, le directeur général de Sanofi, qui préside.
Quel coup de bol ! pensai-je ! Notre président va taper du poing sur la table ! On le connaît, Manu : il sait parler cash aux « Gaulois réfractaires », aux « chômeurs qui n’ont qu’à traverser la rue », aux « retraités qui se plaignent sans cesse ».

Manu, notre bouclier
Alors, il va leur dire tout net, à Sanofi aussi : « Maintenant, vous allez arrêter les bêtises, hein ! À Mourenx, vous allez investir dans la sécurité, me remettre l’usine d’équerre sans chipoter. Mais c’est pas tout. Qu’est-ce que vous avez fichu avec la dépakine ? Vous saviez. Vous saviez que, chez le fœtus, la dépakine augmente les risques d’autisme. Vous le saviez depuis vingt ans. Vous le saviez, et vous n’avez rien dit, vous avez continué à prescrire la dépakine aux femmes enceintes.
Pour quel résultat ? 30 000 enfants, au moins, 30 000 enfants qui souffrent d’autisme, 30 000 familles touchées. Et vous, vous refusez de payer ? À vos actionnaires, vous versez un pognon de dingue, 6 milliards d’euros, 6 milliards en une seule année, 90 fois le Téléthon ! 6 milliards d’euros mais rien pour vos victimes ? Zéro indemnité ?
C’est l’État qui paiera, dites-vous. Aux Français de régler vos saletés.
Vous vous moquez de qui ? Alors, je vous préviens, vous allez me changer tout ça. Et très vite. Sinon, ça sera des perquisitions partout, sur tous vos sites, chez vous, dans vos résidences secondaires, à la mer, à la montagne. Vous enlèverez la cravate, la ceinture, les lacets, et garde à vue pour tout le monde, pour tout votre conseil d’administration »
Ah, je m’en réjouissais d’avance ! Cela ferait plaisir d’être défendu, que notre Président nous serve de bouclier, qu’il nous protège face à ces monstres froids, face à ces psychopathes du profit !

L’article 14, ou l’article Big Pharma
Mais le lendemain, petite déception. Mes espoirs ont été douchés. Qu’est-ce que j’ai trouvé le mardi 10 juillet dans Les Échos ? La mine réjouie, joviale, rayonnante d’Olivier Brandicourt, le directeur de Sanofi, accompagnée de ce titre : « Les mesures du Gouvernement sont très encourageantes. »
Dans l’entretien, il détaillait la liste de ses bonnes affaires : hausse des prix du médicament, fonds de recherche abondé par la Banque publique d’investissement, et surtout réduction des délais pour les mises sur le marché.
Et que trouve-t-on, comme par miracle, dans votre loi aujourd’hui ? Article 14, réduction des délais pour les mises sur le marché. Malgré la dépakine. Malgré le médiator. Malgré le lévothyrox. Réduction des délais. Le Dolder a fait ses courses à l’Élysée, et votre Gouvernement a tout accepté.

Retour sur investissement
C’est un bon retour sur investissement pour Serge Weinberg, le PDG de Sanofi. Il y a quelques années, c’est lui qui donnait ce conseil au jeune Emmanuel Macron : « Enrichissez-vous. » À son poulain, il a ouvert les portes de la banque Rothschild. Puis, pour la campagne, il a ouvert son carnet d’adresses et son carnet de chèques.
En retour, à peine élu, Emmanuel Macron lui a ouvert ses bras. C’était en direct de l’Élysée, sur BFM, le jour de son intronisation, le nouveau Président fendait la foule et embrassait le PDG.
Pour ses crimes et délits, Sanofi n’est donc pas puni : vous les récompensez. C’est l’État complice. Le Président complice. Le premier ministre, complice. Et vous, madame la ministre, complice. Complice de ces monstres froids. Complice de ces psychopathes du profit.
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Source: Actualités La France insoumise

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