Pour un parti socialiste féministe, il ne suffit pas d’une journée
1.     Le combat pour les droits des femmes est nécessairement internationaliste et européen
La « journée internationale des droits des femmes »,  à l’origine impulsée par la conférence internationale des femmes socialistes de 1910, ne sera officialisée par les Nations-Unies qu’en 1977, et reconnue en France à partir de 1982 grâce à Yvette Roudy. C’est par ce combat collectif que le droit de vote pour les femmes a été acquis progressivement au cours du 20ème siècle en Europe et dans le monde, ainsi que d’autres droits fondamentaux comme celui de travailler et celui de disposer de son corps.
Aujourd’hui encore, le combat pour les droits des femmes ne peut qu’être internationaliste et européen : la France a adopté en 2016 la proposition de loi portée par Maud Olivier « renforçant la lutte contre le système prostitutionnel », instaurant la pénalisation du client et abrogeant le délit de racolage. Il est essentiel de travailler avec le Parti socialiste européen pour que des lois similaires soient adoptées dans l’UE puis dans le monde entier. 
De la même façon, le droit à disposer de son corps a été acquis en France grâce à la loi Veil, et plus récemment, depuis 2014,  l’IVG est prise en charge à 100%, et le délai de réflexion de 7 jours et la notion de « détresse » ont été supprimés. C’est à nous, socialistes européens et au-delà, de nous unir pour permettre l’accès à la contraception et à l’IVG pour toutes les femmes dans le monde. 
2.     La laïcité a permis l’émancipation des femmes
En France, la loi de 1905, a permis et continue de permettre le progrès à travers l’émancipation, en particulier celle des femmes. La laïcité a contribué à sortir les femmes de l’assignation à leur rôle domestique. La plupart des conquêtes majeures des femmes vers l’autonomie, se sont historiquement faites en opposition aux pouvoirs politico-religieux et grâce à l’apport de la laïcité. En France nous avons conçu un principe de laïcité universaliste, séparant résolument le religieux et la chose publique. Notre parti doit s’engager sans réserve pour la laïcité, et lutter sans relâche et sans complaisance contre tous les conservatismes religieux qui menacent les droits des femmes.
3.     La lutte contre les inégalités concerne d’abord les femmes
Les derniers chiffres disponibles montrent la persistance d’inégalités professionnelles importantes entre les femmes et les hommes. Les femmes vivent également plus souvent dans la précarité que les hommes. Ces inégalités persistent car les femmes continuent d’assumer la majeure partie des tâches domestiques et l’éducation des enfants ; les stéréotypes sexués sont encore très présents dans l’orientation des jeunes filles et jeunes garçons vers tel ou tel métier ; il existe toujours un plafond de verre qui empêche les femmes d’accéder à des postes à responsabilité.
Néanmoins il faut rappeler ce que nous avons fait, notamment le décret du 18/12/2012, qui a permis l’application de pénalités financières en cas d’absence de plan pour l’égalité. La loi de 2014 portée par Najat Vallaud-Belkacem sur l’égalité réelle a renforcé la négociation de branche et d’entreprise en faveur de l’égalité salariale. Nous devrons aller plus loin pour faire appliquer correctement ces lois, par un contrôle volontariste, et par l’application systématique des pénalités financières.
Le PS doit porter un modèle de société sans stéréotype sexué, où les femmes et les hommes ne sont pas assigné.e.s dans un rôle pré-déterminé à l’avance par leur sexe. L’éducation à l’égalité entre les filles et les garçons est essentielle dès le plus jeune âge : il est dommage que nous n’ayons pas poursuivi les ABCD de l’égalité que nous avions mis en place en 2014. Je propose d’inclure la question de l’égalité entre les femmes et les hommes dans tous les programmes scolaires, au primaire comme au secondaire. Je propose également un congé parental égalitaire avec la même durée pour les femmes et pour les hommes.
4.     Pour un parti socialiste féministe 
Au sein de notre parti nous devons être exemplaires, voici donc mes propositions :
·       Application des règles de parité pour toutes les instances du parti, pas seulement en termes numériques mais en termes de responsabilité. Nous devrons également avoir une réflexion sur les premier.ère.s fédéraux.ales ;
·       Applications des règles de parité pour les élu.e.s socialistes dans les présidences de collectivités et d’EPCI, mais aussi lutte contre les stéréotypes sexués dans les délégations aux adjoint.e.s et vice-président.e.s ;
·       Lutte contre les violences au sein du parti : mise en place d’un réseau de référent.e.s et de liens avec les associations qui luttent contre les violences faites aux femmes pour informer les militantes sur leurs droits et les accompagner si nécessaire ;
·       Signature de la convention du Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes pour une communication sans stéréotype sexué ;
·       Dans le cadre de la nouvelle école de formation des socialistes, mise en place d’un enseignement spécifique sur le féminisme et l’histoire des luttes pour les droits des femmes en France et à travers le monde.
Cet article #8Mars : le texte de Stéphane Le Foll est apparu en premier sur Parti socialiste.
Source: Actualités du PS

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