Loi Macron : « Au Sénat, nous modifierons entièrement le projet », confie Bruno Retailleau

Travail, économie, emploi

Dans une interview au Figaro publiée samedi 21 février 2015, le président du groupe UMP au Sénat, Bruno Retailleau, veut « redonner du sens » à la loi Macron et faire « cette révolution économique » dont la France a « besoin ».LE FIGARO.- Dans quel état d’esprit le groupe UMP aborde-t-il le projet de loi Macron ?Bruno RETAILLEAU. – En ayant conscience de nos responsabilités: l’utilisation de l’article 49-3 remet le Sénat au cœur du processus législatif puisque les députés n’ont pas eu l’occasion de se prononcer sur le texte. Mais nous le modifierons entièrement car cette loi n’est en réalité qu’un cache-misère, une manœuvre destinée à masquer le désastre économique provoqué par la politique de François Hollande : 570.000 chômeurs de plus depuis le début du quinquennat, 63.400 faillites d’entreprises en 2014… Nous transformerons ce qui n’est qu’un coup de communication d’Emmanuel Macron en véritable coup de fouet pour la croissance, en libérant cette dernière de tout ce qui l’asphyxie.Allez-vous présenter un contre-projet avec quelques marqueurs de droite ?Pour qu’il y ait un contre-projet, il faudrait déjà qu’il y ait un vrai projet ! Ce texte n’est qu’un fourre-tout indigeste de 295 articles, comme seuls les socialistes sont capables d’en produire. Qui peut penser qu’en donnant plus de pouvoir aux inspecteurs du travail, nous allons redonner confiance aux chefs d’entreprise ? Qui peut croire qu’en créant des déserts juridiques en milieu rural, nous allons répondre au sentiment d’abandon et même de désespérance sur nos territoires ? Ce texte part dans tous les sens et nous voulons lui redonner du sens. D’abord en proposant un meilleur accès au marché du travail: renforcer l’apprentissage que la gauche n’a cessé de fragiliser, élargir la possibilité d’utiliser le contrat de projet sur le temps d’une mission… Ensuite, nous remettrons au cœur de ce texte la question de la compétitivité. Il faut avoir le courage de mettre fin aux 35 heures obligatoires et faire enfin confiance à la négociation dans les entreprises. Enfin, nous proposerons une véritable simplification de la vie des entreprises à travers des mesures fortes: remonter les seuils sociaux, mettre fin au compte pénibilité qui est devenu un cauchemar pour les entreprises. D’autres mesures seront proposées comme une meilleure participation des salariés à la croissance des entreprises, la création d’un statut d’entrepreneur de long terme, notamment pour les entreprises familiales afin d’exonérer d’ISF les actionnaires qui ne sont pas dirigeants et qui s’engageraient à détenir des titres sur une longue période. En d’autres termes, nous allons proposer au gouvernement de faire cette révolution économique dont notre pays a tant besoin, pour sortir définitivement des trente piteuses et engager les trente courageuses !Est-ce que le groupe UMP va travailler en concertation avec le parti ?Bien sûr, car nous sommes l’UMP ! Notre parti est le premier parti au Sénat et c’est l’un des nôtres, Gérard Larcher, qui préside la Haute Assemblée. J’ai déjà rencontré Jean-Frédéric Poisson qui a coordonné les travaux du groupe UMP sur la loi Macron à l’Assemblée nationale. Car je souhaite que nous travaillions de concert.Quelle est votre position personnelle sur le travail du dimanche ?J’ai toujours considéré que le problème de la France, ce n’était pas le dimanche chômé mais le chômage tous les autres jours de la semaine. Ce qui me choque dans ce texte, c’est que d’un côté on banalise le repos dominical en métropole et, de l’autre, on autorise dans les départements d’outre-mer que certains jours fériés inspirés de fêtes chrétiennes soient remplacés par des «jours fériés locaux» plus adaptés « aux contextes culturels et historiques particuliers en outre-mer ». Une fois de plus, la gauche alimente le communautarisme…Les groupes UMP et centriste vont-ils travailler main dans la main ?Bien sûr. C’est d’ailleurs déjà le cas: la commission spéciale chargée d’examiner au Sénat la loi Macron est présidée par un centriste, Vincent Capo-Canellas, qui a pris le texte à bras-le-corps, et les trois rapporteurs sont issus du groupe UMP. La majorité sénatoriale est unie : nous l’avons démontré sur tous les textes et nous le démontrerons sur la loi Macron avec des propositions communes. Entre l’UMP et le centre, il y a bien moins de différences sur les questions économiques qu’entre Manuel Valls et les frondeurs !Quel peut-être l’avenir du texte ?Le gouvernement pourra, s’il le souhaite, revenir à son texte qui est, encore une fois, une illusion de réforme. Il devra donc utiliser à nouveau l’arme du 49-3. Mais quitte à tordre le bras de sa majorité, qu’il le fasse sur un vrai projet de loi pour la croissance et l’activité, celui que proposera le Sénat !
Source: Actualités UMP

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