JLM – Hexagones.fr • JL.Mélenchon : "Je sais à quoi je peux être utile, je ne peux pas faire tous les rôles"

Jean Luc Mélenchon a accordé un entretien au site Hexagones.fr. Il y revient sur son combat politique depuis la présidentielle de 2012 et donne sa vision politique de la situation actuelle.
Après le premier extrait diffusé hier, Hexagones.fr nous permet d’en diffuser un second : dans cet extrait Jean-Luc Mélenchon parle de la présidence Hollande, du travail des militants du Parti de Gauche et de l’état du Front de Gauche. Il évoque aussi son avenir personnel, souhaitant prendre du recul pour pouvoir se ressourcer, et se concentrer sur là où il peut être le plus utile.

Vous pouvez retrouver son entretien complet (1h.13min.) sur abonnement sur Hexagones.fr, qui en propose aussi la transcription suivante :
–avec l’autorisation du site hexagones.fr, qui a tous les remerciements de la Radio de Gauche–
Interview exclusive de Jean-Luc Mélenchon. Le leader du Parti de Gauche annonce sa volonté de prendre du champ pour pouvoir se ressourcer, estimant qu’il est temps pour lui de passer le relais à d’autres. Il constate l’échec du Front de Gauche, et dénonce le rôle des médias dans la percée électorale du Front national.
Hexagones : En 2012 vous avez mené une très bonne campagne…
Jean-Luc Mélenchon : Ce n’est pas la campagne qui est bonne, c’est le fait que je ne me suis pas trompé sur l’analyse du moment politique. J’ai eu aussi de la chance. Comme personne ne croyait en ce que je faisais, tout le monde m’a foutu la paix, y compris dans ma propre coalition. J’ai démarré à 3,5 %. Beaucoup pensaient que si je faisais 8 %, ça serait méritoire ; on me taperait sur l’épaule, on reviendrait à la popote. Mais ce n’est pas ce qui s’est passé. Quand je suis arrivé à 8 %, c’était trop tard, j’étais devenu incontrôlable. De 8 pour bondir à 10, ça a pris deux mois. Et à partir de là, c’est fini, le mouvement était tellement puissant que plus personne ne le contrôlait, ce qui faisait mes affaires. C’est à la fois une campagne et une insurrection. Mon idée était que je pourrais prolonger ensuite l’insurrection en m’appuyant sur le bilan de la campagne. Ce que je n’avais pas envisagé, c’est que cette force puisse être étouffée par le poids du retour aux vieilles traditions partiaires, aux arrangements, aux accords électoraux. Jusqu’à ce néant qu’a été l’élection municipale qui a complètement décrédibilisé ce qu’était le Front de gauche, explosé entre ceux qui ne voulaient pas d’alliance avec le Parti socialiste et ceux qui se sont vautrés dans cette alliance.
Regrettez-vous votre stratégie face aux médias ?
Mais non. Si je n’avais pas ouvert les portes à coups de pieds, qui me les auraient ouvertes ? Personne. Donc je les ai ouvertes à coups de pieds. Mais la violence du bruit, du choc, la violence a attiré les regards, les oreilles et a constitué autour de moi une espèce de garde. Et ceux-là m’ont accompagné, m’ont protégé, m’ont aidé. Mais il y a un inconvénient, il vient rattraper un deuxième effet : c’est le tir à vue permanent pour essayer de m’isoler. Le troisième effet : une ambigüité qui est contenue dans le Front de Gauche depuis le début. Il y a deux lignes en quelque sorte. Celle qui est portée par la direction du Parti communiste, qui est plus institutionnelle, plus traditionnelle, où on continue à penser que la gauche est une réalité partiaire, organisée et qu’on peut rectifier le tir du Parti socialiste. Et puis, il y a une autre qui pense que ça, c’est un monde qui est quasiment clos, qu’il faut construire et qu’on le fera progressivement à condition d’être autonome.
Quel est l’avenir du Front de Gauche ?
Là, on est dans une période où l’on a besoin de se reposer. Parce qu’on vient de passer cinq ans terribles. Nous sommes en échec. Pour moi la séquence a été écrite entre deux européennes : on a fondé le Front de Gauche pour les européennes de 2009 et à la suivante on passait devant le PS. Tout était en place. Tout ça a été planté pour une poignée de postes aux municipales. À un moment il faut s’arrêter de courir. Parce que si on court tout le temps, on va finir par se mettre dans le vide. Et là j’ai besoin de dormir, de ne rien faire, de bayer aux corneilles. Et puis après, il y aura à travailler pour donner un contenu concret à des idées assez générales. J’adhère à l’idée que le système n’a pas peur de la gauche, il a peur du peuple. La question pour nous n’est pas de faire un parti révolutionnaire, c’est d’aider à la naissance d’un peuple révolutionnaire. Vu ce qu’on a à faire, il faut tout changer en profondeur.
Comment expliquer le fait que le Front national arrive à atteindre autant de citoyens ?
Elle [Marine Le Pen, NDLR] n’a jamais fait plus de voix que Le Pen père. Elle ne touche pas une fraction plus importante de la population. Elle mobilise mieux que tous les autres une fraction de la population. Par exemple aux européennes, elle a remobilisé 4 millions de ses 6 millions d’électeurs. Les listes du Front de Gauche ont remobilisé piteusement un million et demi sur les 4 millions. On doit se demander pourquoi on fait des campagnes aussi mauvaises, aussi lamentables, aussi tardives.
À qui la faute ?
Le FN, ça pousse si certaines conditions sont remplies. Et il y a des gens qui tous les jours travaillent à ça, méthodiquement et sciemment. Les dirigeants du PS, à commencer par François Hollande, travaillent sciemment, avec toute une cohorte de gens, à dire que

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