Santé et solidarité

Interview publié dans Le quotidien du médecin le 20 février 2014Interview publié dans Le quotidien du médecin le 20 février 2014À 49 ans, Jean-François Copé brigue un quatrième mandat à la mairie de Meaux (Seine-et- Marne). Le président de l’UMP pose pour « le Quotidien » son regard sur la désertification médicale, l’hôpital… Et tacle la politique de santé du gouvernement.LE QUOTIDIEN : Dans le cadre des municipales, vous avez fait de la santé l’un des axes majeurs de votre projet pour Meaux. Pourquoi ?JEAN-FRANÇOIS COPÉ : Meaux compte 30 généralistes pour 52 000 habitants. Nous serons 60 000 en 2018. Avec une démographie médicale en berne, c’est intenable. L’urgence d’une politique de santé publique s’est également imposée : certains habitants souffrent d’obésité, de diabète, de problèmes bucco-dentaires.J’ai donc déclenché un plan ORSEC pour la santé. Pour faire venir six à huit médecins généralistes ou spécialistes, j’ai prévu la création d’un grand pôle médical à l’horizon 2015. Les petites annonces sont lancées.Vous présidez le conseil de surveillance de l’hôpital de Meaux très endetté par des emprunts toxiques. Va-t-on vers une sortie de crise ?Il y avait du mieux en 2012 mais fin 2013, la situation financière de l’hôpital s’est dégradée. Pour s’en sortir, nous devons poursuivre notre politique d’investissement et d’attractivité. Nous avons déjà rénové le pôle gérontologique et développé le pôle néonatalité de niveau 3. Le service de cancérologie est excellent. Désormais, l’effort porte sur les urgences. Et le volume d’activité de l’hôpital doit augmenter.400 praticiens territoriaux de médecine générale, 600 maisons de santé pluridisciplinaires attendus fin 2014 : Marisol Touraine s’est félicitée du bilan de son plan de lutte contre les déserts médicaux. Des mesures à la hauteur des enjeux ?Surtout une politique que nous avons initiée lorsque nous étions aux affaires ! Le manque de courage de Mme Touraine est le fond du problème. Jamais elle ne s’attaque à réduire les déficits de la Sécurité sociale sans porter atteinte à la qualité des soins. Hormis la stigmatisation caricaturale – que j’ai toujours déplorée – des médecins libéraux censés multiplier les dépassements et abuser du système, je ne vois rien de concret dans son action. Il faut sur tout cela une approche rigoureuse mais plus humaine.François Hollande veut réduire de 50 milliards d’euros les dépenses publiques sur trois ans. Où trouver les gisements d’économie sur la Sécurité sociale ?Quand la gauche est au pouvoir, elle est laxiste sur les comptes. Quand la droite est au pouvoir, elle ne présente les choses que de manière punitive. Il faut une stratégie globale où tous les leviers sont actionnés en même temps, en valorisant les acteurs de santé.Je regrette que le gouvernement ait mis fin au principe de convergence tarifaire entre cliniques et hôpitaux. En dehors des spécificités propres au service public hospitalier (recherche, enseignement et services d’urgences), il y a six milliards d’euros potentiels d’économie.Toujours à l’hôpital, la question des 35 heures n’est pas anecdotique. Dans son projet, l’UMP affiche clairement sa volonté de supprimer ce dispositif de la fonction publique, qui grève la productivité et la qualité de vie au travail.La Cour des comptes évoque cinq milliards d’économie par an en privilégiant le recours à la chirurgie ambulatoire. D’autres pays similaires au nôtre l’ont fait avec succès, pourquoi pas nous ?Et hors hôpital ?La gestion par les partenaires sociaux de la Sécurité sociale génère des coûts de fonctionnement élevés. Et si on en débattait ?Je rappelle par ailleurs que notre consommation de médicaments est de 40% supérieure à celle de nos voisins. Enfin, n’oublions pas la ré forme du transport sanitaire.M. Hollande a mentionné les 600 millions d’euros de préjudice lié aux abus et aux fraudes. Comme lui, pensez-vous qu’il s’agit d’une source d’économie ?Parler des seules fraudes et des médicaments génériques pour réformer la Sécu revient à ne rien faire.C’était pourtant un argument de campagne de Nicolas Sarkozy et l’un des vôtres…Dans l’action, bien sûr ! Mais se contenter de dire qu’on va lutter contre la fraude, sujet sur lequel tout le monde s’accorde, c’est un bel effet d’annonce !Doit-on revoir la répartition du financement entre régime obligatoire, complémentaires santé et ménages ?Le système craque de partout ! Sans supprimer le régime obligatoire, il faut tendre à l’amélioration de la couverture de soins. Pourquoi pas donner un rôle plus important aux complémentaires, mais à quel prix pour le salarié ? L’UMP mènera après l’été une réflexion plus globale sur le sujet et proposera un programme complet de réforme de la santé.Propos recueillis par Anne Bayle-lniguez
Source: Actualités UMP

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